Retour chez William Christie cette année… mais ce n’était pas gagné! Deux jours avant, la météo était assez pessimiste pour ce vendredi : de la pluie annoncée une grande partie de l’après-midi ce qui voulait dire des concerts dans les jardins mais sous des tentes… et un concert du soir non pas dans le cadre enchanteur du miroir d’eau mais dans une salle de concert de Fontenay-le-Comte. Alors toute la matinée, durant le trajet sous la pluie, on scrute les différentes sources d’information. Et puis finalement, on voit que les choses s’améliorent doucement, que si le soleil reste discret, la pluie semble ne pas être de la partie! L’après-midi se passe bien et si quelques gouttes de pluie font craindre le pire le soir durant le concert, finalement tout se déroule parfaitement bien! Voilà donc encore une très belle journée dans ce cadre splendide à Thiré! Au menu, bien sûr les fameux concerts dans le jardin dans l’après-midi, mais aussi l’atelier de chant qui retrouve sa place dans les jardins et puis pour terminer Orphée et Eurydice de Gluck avec Reinoud van Mechelen dans le rôle-titre! Continuer…
Concert
Piquante et rusée Madame Favart par Oya Kephale à Asnières!
En 1878, soit deux ans avant sa mort, Jacques Offenbach proposait un titre qui ne pouvait être inconnu aux parisiens. Qui ne connaît pas la Salle Favart autrement appelé l’Opéra-Comique? Bien sûr, il y a eu plusieurs salles Favart du fait des incendies mais d’où venait ce nom? Qui était ce fameux Favart? Par cet opéra-comique, Offenbach nous présente non pas un, mais deux Favart. L’héroïne est bien sûr Justine Favart… mais il y a aussi Charles-Simon Favart. Cette œuvre donc, Madame Favart, nous fait connaître de façon romancée les personnages que sont cette grande chanteuse mais aussi le grand dramaturge. Avec cette partition, le compositeur replonge doublement aux sources du style de l’opéra-comique de par les personnages mais aussi de par la musique qu’il écrit. Comme tous les ans, c’est en mai que Oya Kephale nous offre ces pépites que sont les opéras de Jacques Offenbach. Après La Périchole en 2019, Barbe-Bleue en 2022 et Les Brigands en 2023, c’est donc au tour de Madame Favart d’investir le Grand Théâtre Armande Béjart à Asnières. Certes l’ouvrage avait été donné en 2019 à l’Opéra-Comique, mais il est tout de même très rare de pouvoir écouter cette partition. Et d’ailleurs, il faut saluer l’entraide entre l’association Oya Kephale et le Palazetto Bru Zane puisque ce dernier a prêté gracieusement les partitions qui ont servi dans la fosse de l’Opéra-Comique cinq ans auparavant! Continuer…
Le Requiem Ut Majeur de Gounod par le Chœur de chambre Les Temperamens Variations
Les concerts consacrés à Charles Gounod sont rares… encore plus rares quand cela concerne sa musique religieuse. Même si cette dernière est une part très importante de sa composition, elle n’est finalement qu’assez peu enregistrée en dehors de la fameuse Messe solennelle de sainte Cécile qui aura eu son heure de gloire et plusieurs enregistrements. Les autres messes, motets ou chœurs religieux sont quasi absents alors que ses mélodies commencent à être plus données, que tous ses opéras (en dehors de Maître-Pierre qui pose souci de part sa forme) sont bien documentés… et qu’on a même maintenant des disques consacrés à ses symphonies ou son œuvre pour piano!! Alors quand au détour d’un réseau social un ami pointe ce concert organisé par le Chœur de chambre Les Temperamens Variations au Temple des Batignolles, il n’était pas question de passer mon tour! Une marche pour orgue, deux chœurs avec orgue et le fameux Requiem en Ut Majeur ! On retrouve ici deux œuvres du milieu de vie de Charles Gounod (fin des années 1860, aux alentours de la composition de Roméo et Juliette) pour la Prière du Soir et le Stabat Mater, alors que la Marche et le Requiem sont parmi les dernières compositions du maître (le Requiem est d’ailleurs selon Henri Büsser la dernière partition d’envergure sur laquelle il a travaillé puisqu’il serait mort en jouant une réduction piano de la pièce). Continuer…
Roméo et Juliette à Bastille : Plaisir de yeux et joie des oreilles pour l’opéra de Gounod!
Est-ce une façon de combler un manque en 2018 où l’Opéra National de Paris n’avait pas été capable de programmer un opéra de Gounod? Ou alors une simple coïncidence? Toujours est-il qu’en ce 17 juin 2023, nous fêtions les 205 ans de Charles Gounod et cela tombait le jour de la première de la nouvelle production de Roméo et Juliette. Si l’ouvrage avait été donné à Paris notamment en 1994 avec Robeto Alagna et plus récemment en 2021 avec Pene Pati (les deux fois à l’Opéra-Comique), il fallait remonter à décembre 1985 pour retrouver l’ouvrage à l’affiche de la première scène d’opéra parisienne. Entre temps, quelques Faust, une épisodique Mireille… et des musiques de ballet de Faust. Il était temps que Gounod revienne, surtout après les réussites relatives des deux dernières productions de Faust! Et là, à en juger par l’accueil de la salle, la réussite est totale! Il faut dire que nous avions un couple assez parfait, une mise en scène magnifique et intelligente… et une partition enfin respectée! Quel bonheur de voir ce Roméo et Juliette ainsi servi, donné avec beaucoup de soins et de moyens! Continuer…
Toujours au service d’Offenbach, Oya Kephale nous propose Les Brigands à Asnières!
Avec le mois de mai, c’est le traditionnel rendez-vous Offenbach par Oya Kephale qui revient : voici Les Brigands! Pour rappel, tous les ans Oya Kephale (un chœur et un orchestre d’amateurs) donne deux ou trois concerts en décembre (cette année Gounod et Franck étaient à l’honneur) puis une œuvre d’Offenbach en mai pour six représentations scéniques! Beaucoup de travail chez tous les membres de la troupe car en plus d’assumer leur travail musical, il faut aussi mettre la main à la pâte pour les décors et les costumes de l’opéra sous la direction d’un metteur en scène. Les solistes sont eux aussi des amateurs, parfois issus du chœur ou extérieurs. Le rythme de travail est soutenu au moment de la préparation des concerts avec une répétition tous les mercredis soirs et un week-end complet par mois. Mais les retours du public et le plaisir de participer à ces projets doivent être suffisants pour que tout ce petit monde réussisse à adapter sa vie personnelle et professionnelle avec ces contraintes! Et heureusement pour nous qui pouvons assister à de superbes moments de musique et d’opéra comme l’année dernière pour le rare Barbe-Bleue donné au même endroit à Asnières-sur-Seine. Comme tous les ans aussi, les bénéfices sont reversés à une association et comme lors du concert de décembre dernier, c’est au Cours Antoine de Saint-Exupéry que seront reversés les bénéfices de ces six représentations. En ce soir de première, la salle est presque pleine et cela fait plaisir! Continuer…
En 2022, Oya Kephale rend hommage à César Franck et Charles Gounod!
C’est en 2019 que pour la première fois j’allais écouter Oya Kephale dans un concert… Orchestre et chœur amateurs d’un très bon niveau, ils sont depuis devenus des rendez-vous presque obligés tant pour les concerts de décembre que pour ceux du printemps qui mettent en scène un ouvrage d’Offenbach. Au printemps 2022, c’était ainsi un superbe Barbe-Bleue alors qu’en ce mois de décembre, ce sera un double hommage à Gounod et Franck. César Franck bien sûr car on fête cette année le bicentenaire de sa naissance. Le Palazetto Bru Zane avait proposé entre autres Hulda, et Oya Kephale nous offre les Sept paroles du Christ en croix. En 2020, un programme Gounod devait être donné… mais il sera malheureusement annulé pour la cause que l’on connaît tous. L’année dernière était dévolue à Camille Saint-Saëns pour célébrer le centenaire de sa mort. Mais donc retour à Gounod en 2022 où la troupe nous offre un quasi inédit : la Messe des Anges Gardiens. À cela s’ajouteront des extraits de Faust. Malgré le froid qui a imprégné l’église Saint-Marcel, le public était au rendez-vous pour ce programme assez ardu et où seuls les certains extraits de Faust étaient connus de tous! Continuer…
Dans les Jardins de William Christie 2022
C’est lors de l’édition de 2015 que j’avais découvert ces magnifiques jardins de William Christie. C’était alors la quatrième édition de ce Festival dans les Jardins de William Christie qui redonne vie pendant quelques semaines au petit village de Thiré, perdu au fond de la Vendée. Au cours des années, on a pu voir quelques évolutions dans les lieux de représentations, dans la conception des programmes, dans la mise en avant de certains artistes… mais on a toujours le même magnifique cadre (qui même continue à s’agrandir et s’embellir), toujours la même qualité musicale… et toujours le grand plaisir de baigner dans la musique de 16h à 23h… C’est en général le programme du soir qui définit la journée de visite. Et cette année c’est le programme “Molière et ses musiques” qui aura été le plus intéressant sur le papier. Et la distribution (De Negri, Auvity, Mauillon,…) promettait des concerts de l’après-midi intéressants! Et ce fut le cas à plus d’un titre! Continuer…
Onze ans après, retour des Huguenots sur la scène de la Monnaie de Bruxelles
Enfin une reprise de ce magnifique travail réalisé par La Monnaie. En 2011, cette production des Huguenots d’Olivier Py marquait les esprits de part sa réalisation scénique, mais aussi pour l’état de la partition où étaient rétablis de nombreux petits points musicaux, offrant tout de même des découvertes et une plus grande cohérence… et bien sûr la qualité musicale! Marc Minkowski dirigeait l’Orchestre Symphonique de la Monnaie avec la passion qu’on lui connaît pour cette musique et avait rassemblé non pas une mais deux grandes distributions qui alternaient et montraient des portraits vocaux différents pour les rôles principaux. En 2012, la production était reprise à Strasbourg avec une distribution presque entièrement renouvelée et Daniele Callegari à la baguette (malheureusement les deux dates à Mulhouse avaient été annulées au dernier moment). Il restait bien sûr les souvenirs des spectateurs mais aussi un enregistrement radio (la première diffusion avait coupé une partie du ballet du troisième acte avant qu’une seconde diffusion ne vienne rétablir la partition dans son intégralité!). Longtemps la Monnaie a prévu de reprendre ce spectacle, mais les travaux de la salle puis la pandémie ont sans doute retardé cette reprise. Mais onze ans après, la voici toujours aussi magnifique avec une distribution entièrement renouvelée pour l’occasion, un autre chef… mais toujours la partition fascinante de Giacomo Meyerbeer. Continuer…
Retour sur scène d’Oya Kephale avec un superbe Barbe-Bleue d’Offenbach bien sûr!
Pour tout amateur d’Offenbach qui se respecte, le nom de l’ensemble Oya Kephale n’est pas un mystère. Il est directement extrait de La Belle Hélène et du couplet d’Oreste. On comprend donc juste à la lecture du nom de l’association que l’on a affaire à des affamés d’Offenbach. Malheureusement, si en 2019 ils avaient pu donner une superbe Périchole, les deux années dernières les ont empêché de donner leur Offenbach annuel (La Vie Parisienne). Heureusement, ils avaient réussi en décembre 2019 à proposer leur concert de fin d’année et de même en 2021, entièrement consacré à Camille Saint-Saëns. Mais les voici de retour pour Offenbach, et ce n’est pas le plus connu de tous : Barbe-Bleue. Cet opéra bouffe est créé en février 1866, coincé entre La Belle Hélène (décembre 1864) et La Vie Parisienne (octobre 1866). Bien sûr il y a quelques autres pièces entre elles, mais on voit que l’on est dans une grande période créatrice d’Offenbach et Barbe-Bleue n’a pas eu la même carrière que ses voisins. Mais quel plaisir de retrouver tous ces talents toujours aussi motivés pour s’amuser et amuser le public! Continuer…
La Colombe, un petit Gounod à ré-évaluer!
Édouard Bénazet avait commandé pour la saison estivale de Baden-Baden un opéra à Charles Gounod. Ce devait être Philémon et Baucis mais comme indiqué dans l’article précédent, ce ne fut pas le cas pour plusieurs raisons. Mais l’année suivante, un autre opéra est commandé à Gounod et ce sera La Colombe, opéra adapté lui aussi d’un écrit de Jean de la Fontaine : le conte Le Faucon. Ainsi, La Colombe est créée avec grand succès lors des quatre représentations de août 1860 au Théâtre de la Conservation à Bade (ancien nom de Baden-Baden). Le livret est écrit par le duo habituel Barbier et Carré mais ce qui est plutôt inhabituel, c’est la rapidité de composition de Gounod. Il ne lui faudra que deux semaines pour arriver au bout de l’ouvrage. Et de ses dires, il composa entre deux portes, sur une table de chambre d’hôtel ou dans un train. On reste ici dans les opéras-comiques de petite dimension et la finesse d’écriture est assez surprenante pour de telles conditions! Bade lui fera un triomphe pour quatre représentations en 1860 alors que malgré un bon accueil Paris ne verra cette Colombe que pour une seule représentation en 1866. Continuer…