Avec le mois de mai, c’est le traditionnel rendez-vous Offenbach par Oya Kephale qui revient : voici Les Brigands! Pour rappel, tous les ans Oya Kephale (un chœur et un orchestre d’amateurs) donne deux ou trois concerts en décembre (cette année Gounod et Franck étaient à l’honneur) puis une œuvre d’Offenbach en mai pour six représentations scéniques! Beaucoup de travail chez tous les membres de la troupe car en plus d’assumer leur travail musical, il faut aussi mettre la main à la pâte pour les décors et les costumes de l’opéra sous la direction d’un metteur en scène. Les solistes sont eux aussi des amateurs, parfois issus du chœur ou extérieurs. Le rythme de travail est soutenu au moment de la préparation des concerts avec une répétition tous les mercredis soirs et un week-end complet par mois. Mais les retours du public et le plaisir de participer à ces projets doivent être suffisants pour que tout ce petit monde réussisse à adapter sa vie personnelle et professionnelle avec ces contraintes! Et heureusement pour nous qui pouvons assister à de superbes moments de musique et d’opéra comme l’année dernière pour le rare Barbe-Bleue donné au même endroit à Asnières-sur-Seine. Comme tous les ans aussi, les bénéfices sont reversés à une association et comme lors du concert de décembre dernier, c’est au Cours Antoine de Saint-Exupéry que seront reversés les bénéfices de ces six représentations. En ce soir de première, la salle est presque pleine et cela fait plaisir!
Le Cours Antoine de Saint-Exupéry mérite une petite présentation. Cette association a été créée pour venir en aide à des élèves en difficulté en offrant une pédagogie (primaire et collège) différente permettant entre autres aux élèves en décrochage des Hauts d’Asnières d’avoir une scolarisation adaptée en cas de décrochage. Oya Kephale, en plus de financer par les recettes de ses concerts, a aussi réalisé cette année des animations musicales mais a aussi intégré les élèves dans la préparation de la mise en scène avant de les inviter pour la répétition générale!
Comme dit en introduction, cette année ce sont Les Brigands qui sont donnés par la troupe Oya Kephale. La partition fait partie des ouvrages de Jacques Offenbach qui sont restés connus au moins par leurs titres, même si elle est beaucoup moins jouée que La Belle Hélène, La Périchole ou La Grande-Duchesse de Gerolstein. En 1989, Sir John Eliot Gardiner donnait cet opéra-bouffe sur la scène de l’Opéra de Lyon et il en est sorti un disque. La partition a pourtant connu un grand succès lors de sa création le 10 décembre 1869 au Théâtre des Variétés. Période bénie pour le compositeur puisque trois jours auparavant il créait la deuxième version de La Princesse de Trébizonde au Théâtre des Bouffes-Parisiennes. La compositions des Brigands ne fut pourtant pas de tout repos puisque l’entente entre le musicien et les librettistes Henri Meilhac et Ludovic Halévy n’était pas très bonne à cette époque. On peut retrouver de nombreuses lettres où percent des reproches sur la qualité de la musique ou même sur la rapidité de l’écriture du livret. Et auparavant, la composition fut stoppée pendant une année afin de laisser la place à la création de La Périchole en octobre 1868 à la faveur du retour de la grande Hortense Schneider au Théâtre des Variétés (elle a créé auparavant le rôle titre de La Belle Hélène, celui de Boulotte dans Barbe-Bleue, le rôle titre de La Grande-Duchesse de Gérolstein). Mais il n’y a pas de rôle pour elle dans ces Brigands et c’est peut-être ce qui fera que la partition ne sera pas autant reprise que d’autres titres : s’il y a deux grands rôles féminins, ils ne sont pas aussi marquants que ceux créés par la muse d’Offenbach dans d’autres ouvrages. Malgré tout, la partition se maintient à l’affiche pour 107 représentations jusqu’au 25 mars 1870 à Paris alors qu’elle part conquérir le monde rapidement. En 1878, le compositeur retravaille sa partition pour la rendre conforme à ses nouvelles fééries. Il ajoute un dernier tableau montrant l’arrivée de la véritable ambassade de Grenade. Il augmente aussi l’orchestre, compose trois ballets et ajoute un air à Fiorella issu de Maître Péronilla.
L’histoire nous montre des brigands, menés par leur chef Falsacappa, qui souhaitent prendre la place d’une ambassade de Grenade qui se rend à la cour du Duc de Mantoue pour que la princesse de Grenade épouse le Prince. Lors de cet évènement, Mantoue doit rembourser trois millions et Falsacappa compte bien empocher le pactole en présentant sa fille comme princesse en lieu et place de la vraie. Nous verrons donc la préparation du plan au premier acte, puis l’acte II explique la façon dont les brigands prennent la place des employés d’une auberge à la frontière entre l’Espagne et l’Italie (!!) pour accueillir l’ambassade de Mantoue dont ils prennent ensuite la place pour accueillir l’ambassade de Grenade pour prendre enfin leur place avant d’aller chez le Duc. Le troisième acte se trouve passe chez le Duc où l’on apprend qu’il n’a plus un sous pour rembourser Grenade. Falsacappa n’a donc plus rien à gagner et lorsque l’arrivée de la vraie ambassade de Grenade se fait entendre, les brigands sont démasqués mais graciés par le Duc. Et tout est bien qui finit bien puisque les brigands décident de se ranger!
La partition est peut-être un petit cran en dessous de Barbe-Bleue d’un point de vue purement musical, lorgnant beaucoup plus du côté de l’opérette que de l’opéra-bouffe. En dehors des trois rôles principaux, les autres personnages ne requièrent finalement pas forcément des grandes voix d’opéra et la musique, aussi inventive qu’elle soit, n’a pas les mêmes richesses que celle d’autres œuvres même légères d’Offenbach. On notera bien sûr les inspirations très drôles et riches qui parcourent tout l’ouvrage. Les finales des actes sont intelligemment construits et nous emportent avec facilité vers le burlesque d’Offenbach. Sinon le grand canon de supplication du début du deuxième acte est vraiment un moment à part car justement lui particulièrement écrit et composé, demandant sans doute un gros travail de mise en place.Mais ne boudons pas notre plaisir car la pièce fonctionne parfaitement bien, l’équilibre entre les moments parlés ou chantés est très bon et l’on est rapidement emporté par ces personnages finalement plus touchants que vraiment brigands. On notera aussi que l’esprit égrillard des librettistes est toujours présent ici avec quelques allusions “olé olé” (pas forcément espagnoles!) plus discrètes que parfois mais toujours bien là! Montée avec énergie et bonne humeur, la pièce s’écoute et se regarde avec beaucoup de plaisir. La partition est écrite avec beaucoup de fantaisie et plusieurs passages restent présents dans les oreilles des spectateurs pendants de nombreux jours après la représentation!
Depuis deux ans, les productions d’Oya Kephale montrent des mises en scènes plus complexes et ambitieuses. Cette année, c’est Emmanuel Ménard qui propose une légère actualisation de l’histoire. Les brigands sont représentés comme des personnages des années vingt alors que les autres sont contemporains. On ne peut échapper à de petites ré-écritures des dialogues mais sans que ce soit gênant. On peut entendre quelques références comme ce “On en a gros” des trois gilets-jaunes Domino, Carmagnola et Barbavano (les bras droits de Falsacappa). Les carabiniers sont ici les gendarmes de Saint-Tropez et les deux ambassades nous sont contemporaines avec en particulier une Princesse de Grenade influenceuse accompagnée de Karl Lagarfeld en Précepteur et le Prince de Mantoue lui est un amateur de sport ne quittant jamais soit son survêtement soit le maillot de son équipe de foot préférée. Et puis quelques petits ajouts comme l’arrivée par deux fois du “Chabada-bada” d’Un Homme et une Femme, ou encore une irrésistible Tactique du carabinier en tant que deuxième entracte! Une belle direction d’acteurs sinon qui demande beaucoup aux chanteurs sur cette production avec aussi des chorégraphies de Mathilde Colas. Les costumes de Marie Leclerc sont particulièrement soignés avec beaucoup d’inspirations pour nos brigands mais aussi pour permettre les changements rapides de costumes lors des travestissements du deuxième acte. Loin de la simple illustration de l’histoire, cette mise en scène propose des personnages très soignés et pas si simples que l’on pourrait le penser. Certaines scènes resteront longtemps dans la tête comme bien sûr l’arrivée de l’ambassade espagnole magnifique et très drôle ou encore le fameux chœur des bottes du premier acte! Un grand bravo non seulement pour l’inspiration, mais aussi pour les prestations scéniques des différents acteurs!
Musicalement, il faut saluer le choix d’avoir coupé si peu de choses… les morceaux de sorties (de chœur principalement) ont été coupés mais ils n’apportent pas grand chose… et sinon il n’y a a priori que le Trio des Marmitons de l’acte II qui semble avoir disparu. Il aurait été simple de supprimer quelques numéros pour faciliter le travail, mais non! Donc là encore un grand bravo. Sur la réalisation musicale, Pierre Boudeville connaît très bien son Offenbach et il dirige la partition avec nuances et intelligence. Il est très simple de faire beaucoup de bruit et d’effet dans ce genre de partition mais ici l’histoire est finement accompagnée avec des passages clairs et léger avant d’embrigader tout le public dans des refrains où l’on sent combien chacun aurait envie de se mettre à chanter ou participer (les claquements de mains dans le bis sont assez significatifs!). Il peut pour tout cela s’appuyer sur les forces de l’association d’Oya Kephale!
L’Orchestre Oya Kephale avait déjà montré tout son potentiel lors des différents concerts, mais il semble avoir encore progressé par rapport à Barbe-Bleue l’année dernière. En dehors de quelques petits moments de flottements (dans le prélude ainsi que lors de l’entracte qui ouvre l’acte II), le résultat est assez impressionnant que ce soit sur la sonorité d’ensemble ou dans les pupitres séparés. Le son semble plus rond, plus profond que l’année dernière pour un accompagnement qui est encore plus prenant. Un grand bravo pour ces artistes dont on ne voit que quelques instruments lors des applaudissements avant qu’ils ne viennent saluer sur la scène pour recevoir une ovation bien méritée! Le Chœur Oya Kephale a un gros rôle à jouer dans ces Brigands : après tout ce sont eux les brigands, mais aussi les marmitons, les gens de la suite, les gens de la cour de Mantoue… on peut voir certains choristes changer de nombreuses fois de costumes alors qu’ils doivent en plus maîtriser les chorégraphies et bien sûr chanter! Cela va de soi, mais faire tout cela ensemble lorsque ce n’est pas sa profession est à saluer. Comme toujours, la qualité de son est superbe, la mise en place précise permet de comprendre les paroles. Et puis il faut aussi saluer tous ces membres du chœur qui sont aussi ici solistes en campant des personnages parfois très importants. Voilà déjà une des grandes forces ou plutôt deux grandes forces de ces spectacles proposés par Oya Kephale : chœur et orchestre sont vraiment totalement impliqués musicalement et dramatiquement, proposant un rendu musical très beau et propre, chose assez impressionnante car il faut encore une fois rappeler que tous ont un métier à côté et ne sont en aucun cas professionnels!
Difficile de tous les citer ici, mais parmi les petits rôles se détachent scéniquement le Précepteur de François de Maleissye-Melun ou encore la Princesse de Grenade de Mathilde Colas. Il faut aussi saluer le trio des bras droits de Falsacappa : Domino, Carmagnola et Barbavano, respectivement chantés par Adrien Gorez, Jean Baptiste Leguen et Marcel Courau. Ce dernier avait déjà impressionné l’année dernière par sa présence scénique dans le rôle important de Popolani l’année dernière, mais ici avec ses deux acolytes, ils tiennent la scène parfaitement, composant des personnages différents et truculents. Vocalement, le trio fonctionne bien et nous offre de beaux moments! Autre ensemble que les carabiniers menés par Paul Le Calvé. S’ils chantent peu (ils scandent plutôt lors de leurs arrivées comme indiqué sur la partition), leur chef a le droit de chanter avec son ennemi Falsacappa la fameuse Tacatacatacatique du carabinier qui nous montre des qualités déjà relevées dans le concert de décembre dernier.
Dans les rôles secondaires, certaines voix ne sont peut-être pas les plus belles, mais la personnification est vraiment poussée loin. Ainsi, le Caissier de Mathieu Fourticq-Tire est un petit peu en difficulté face à un rôle qui monte très haut, mais quel acteur! Le créateur Léonce était à la fois acteur et chanteur et on se doute que l’on a un profil assez proche ici, à savoir un acteur sachant chanter. Et si l’air le pousse dans ses derniers retranchements, les scènes parlées sont vraiment impressionnantes! Le profil est un petit peu le même pour le rôle du Baron de Campo-Tasso créé là encore par un acteur chansonnier, Charles Blondelet. Mais ici Frédéric Ernst a certes une partition moins complexe à chanter, mais il s’en tire de belle manière! Ensuite, on revient à des terrains connus avec Benoît Valentin et Thibaud Mercier. Le premier chantait le Prince Saphir dans Barbe-Bleue alors que le second chantait le Roi Bobèche! Le premier est ici le Prince de Mantoue. Scéniquement parfaitement à l’aise dans ce personnage plutôt peu agréable, il chante avec aplomb son air au troisième acte même si la voix est peut-être un petit peu légère pour le personnage proposé qui pourrait faire penser à un ténor plus lyrique. Mais belle prestation, de même pour le Comte de Gloria-Cassis! Thibaud Mercier fait une arrivée triomphale avec l’ambassade de Grenade et enlève avec beaucoup d’aplomb son “Y a des gens qui se disent espagnols”. La voix passe parfaitement et le personnage plein de morgue est parfaitement rendu! Enfin, en Pietro, Daniel Ladaurade apporte à son personnage une vraie bonhomie et un côté paternel très bien rendu.
Du côté des rôles principaux, il faut saluer le très beau trio de tête. Si Marguerite Brault en Fragoletto semblait légèrement sur la réserve à son arrivée, rapidement elle trouve tous ses moyens de soprano pour camper un jeune homme fin, piquant et intelligent. La voix légère passe dans les ensembles et l’aigu tinte de belle manière. Elle nous emporte particulièrement dans ses couplets du premier acte et bien sûr dans le très beau duo du notaire avec Fiorella au deuxième acte. Le rôle a été créé par Zulma Bouffar, celle qui était surnommée la Patti de l’opérette, et qui a aussi été l’amante secrète d’Offenbach, lui donnant deux enfants! Reconnue comme l’une des grandes chanteuses de son temps dans le répertoire léger, Offenbach lui a proposé de très beaux moments. Il faut sinon noter que les deux voix de sopranos vont très bien ensemble se complétant bien. Scéniquement la jeune femme est parfaitement à l’aise et son costume la transforme parfaitement en Gavroche énergique!
Si Zulma Bouffar était une star à Paris, Mlle Aimée était une star internationale, triomphant au Brésil comme aux États-Unis, représentant pour beaucoup de pays la délicatesse française. Artiste de variété à la base, elle chanta lors de la création d’Orphée au Enfers au Brésil et obtient ainsi une belle reconnaissance. Elle peut ensuite revenir en France toute auréolée de gloire pour être engagée au Théâtre des Variétés pour remplacer la fameuse Hortense Schneider. Rapidement, les trois dames (Bouffar, Schneider et Aimée) semblent avoir été le trio gagnant de Paris dans le répertoire léger. Et quand on écoute le rôle de Fiorella, on entend en effet que la voix devait être belle et la chanteuse apte aux acrobaties vocales! Audrey Maignan qui joue et chante ici le rôle de la fille de Falsacappa se montre magnifique! Dès les premières notes, on entend un timbre chaud de soprano, des aigus radieux et sonores qu’elle sait bien mettre en valeur même avec une petite interpolation! Les parties rapides sont parfaitement exécutées et le texte très clair. La chanteuse est très très prometteuse et l’actrice très à l’aise. Vraiment une très belle découverte ici pour ce rôle…
Enfin, Falsacappa est chanté par notre Barbe-Bleue de l’année dernière, Thierry Mallet. C’est assez logique dans le sens où les deux rôles ont été créés par le même José Dupuis à trois ans d’intervalle. On retrouve donc ici les difficultés du rôle de Barbe-Bleue, mais le rôle semble tout de même moins écrasant que celui chanté l’année dernière. Bien sûr Falsacappa reste le rôle principal, mais il y a moins de moments de bravoure. Et si le rôle de Barbe-Bleue semblait coller parfaitement au ténor, en ce soir de première il semble plus tendu. Mais la voix reste très belle, le chanteur assumant parfaitement la tessiture aiguë avec des aigus mixés toujours parfaitement dosés. L’acteur aussi sait prendre sa place avec une aisance qui vient sans doute de sa fréquentation de ce répertoire depuis quelques années déjà dans des productions amateurs telles que celle-ci. Très belle prestation là aussi même si on ne doute pas que les prochaines le trouveront encore plus à l’aise!
Quelle belle soirée avec ces Brigands proposés par Oya Kephale. Chaque année le plaisir est le même. Si l’année dernière il y avait en plus la joie d’entendre un opéra très rarement donné, cette année on revient à une œuvre plus connue mais qui est parfaitement montée. On sent bien quelques tensions en début de soirée mais la première se déroule parfaitement et on voit le bonheur de tous lors des saluts. Surtout que pour cette première, la salle du Théâtre Armande Béjart était presque pleine! Belle ambiance, applaudissements chaleureux… Tout le monde ressort avec un grand sourire et une belle énergie qui se voit même après quand l’on remarque certaines personnes avec le programme qui ont encore le sourire aux lèvres en attendant le métro. Un grand bravo à tous les participants à ce spectacle! Encore une fois, un tel travail et un tel résultat pour des personnes qui ont tout de même un véritable travail à côté, c’est admirable! On attend avec impatience de connaître le programme de l’année prochaine!
Et surtout, n’hésitez pas à courir pour voir ce beau spectacle. Il reste des places pour les prochaines représentations et le lien est ici : https://www.oyakephale.fr/productions/les-brigands-2023/.
- Asnières-sur-Seine
- Grand Théâtre Armande Béjart
- 12 mai 2023
- Jacques Offenbach (1819-1880), Les Brigands, Opéra-Bouffe en trois actes
- Mise en scène, Emmanuel Ménard ; Assistante mise en scène, Audrey Garcia-Santina ; Chorégraphie, Mathilde Colas ; Décor, Juliette Peigné ; Costume, Marie Leclerc
- Falsacappa, Thierry Mallet ; Fiorella, Audrey Maignan ; Fragoletto, Marguerite Brault ; Pietro, Daniel Ladaurade ; Le Caissier, Mathieu Fourticq-Tiré ; Le Prince de Mantoue, Benoît Valentin ; Le Comte de Gloria-Cassis, Thibaud Mercier ; Le Chef des Carabiniers, Paul Le Calvé ; Domino, Adrien Gorez ; Carmagnola, Jean-Baptiste Leguen ; Barbavano, Marcel Courau ; La Princesse de Grenade, Mathilde Colas ; Le Page, Damien Sharpin; Fiametta, Marie-Cécile de Lajudie ; Zerlina, Myriam Baconin ; Bianca, Clarisse Tesson ; Cicinella, Quitterie Miriel ; Le Précepteur, François de Maleissye-Melun ; Pipo, Antoine Roche ; Pipa / La Marquise, Audrey Garcia-Santina ; La Duchesse, Faïrouz Feddal ; Pipetta, Cécile Dargein
- Chœur Oya Kephale
- Orchestre Oya Kephale
- Pierre Boudeville, direction