En cette année Berlioz, les Damnation de Faust se succèdent et l’on peut pressentir toujours des belles réussites ! Il y a quelques mois François-Xavier Roth proposait une version sur instruments d’époques avec Mathias Vidal, Anna Caterina Antonacci et Nicolas Courjal. En voici une avec les forces de Radio-France qui devaient être placées sous la direction d’Emmanuel Krivin avec John Osborn, Kate Lindsey et Nahuel di Pierro… et au mois d’avril John Nelson donnera l’ouvrage avec Michael Spyres, Joyce DiDonato et encore Nicolas Courjal. La première et la dernière doivent donner naissance à une parution discographique. Les deux donc étrangement avec Nicolas Courjal… mais à l’écoute de ce concert finalement donné sous la direction de Charles Dutoit, on en vient à se demander si il ne devrait pas y avoir trois intégrales discographiques tant le niveau est aussi impressionnant que celui de Roth… et que celui que devrait donner Nelson si on se fie à la grande réussite de ses Troyens. Mais pour se consoler, le concert a été diffusé sur France-Musique et est en ré-écoute ! Continuer…
Berlioz
Demi-Troyens à l’Opéra Bastille
2019 est l’année Berlioz… Cela fait en effet 150 ans que le compositeur français est mort… Et bien sûr, l’Opéra de Paris ne pouvait pas laisser passer l’occasion de mettre à l’honneur un musicien français. C’est donc sur quatre saisons que nous avons vu les quatre ouvrages lyriques : La Damnation de Faust en décembre 2015, Béatrice et Bénédict en mars 2017, Benvenuto Cellini en mars 2018 et enfin Les Troyens en janvier 2019… Beau programme, qui montre que l’institution sait mettre à l’honneur les grands noms français… quand cela lui plait ! Car on se souviendra d’une année Massenet sinistre (une production bien peu intéressante de Manon) en 2012, rien du tout pour Gounod en 2018… mais sans doute le grand Hector Berlioz est-il plus digne de figurer au patrimoine de la maison, alors qu’il n’a pas joué un grand rôle sur la première scène lyrique : de ces trois ouvrages, seul Benvenuto Cellini aura été créé sur cette scène. Mais ne boudons pas notre plaisir, une nouvelle production des Troyens est toujours un évènement majeur ! Continuer…
John Nelson et les Troyens : une immense réussite à Strasbourg
Parmi les ouvrages d’Hector Berlioz, Les Troyens est le grand opéra par excellence. Les autres ouvrages n’ont pas les mêmes dimensions. Ici, il est allé chercher non seulement dans le style d’ouvrages qui étaient à la mode à l’Opéra de Paris, mais aussi du côté des grandes tragédies lyriques de Gluck et même chez Rameau ou Lully. La partition est immense et a été maltraitée par l’histoire tant elle a été torturée et coupée au cours des années. Mais malgré tout, il est rare de trouver des opéras de ce style aussi enregistré : on trouve plusieurs versions en DVD, plusieurs studios ou captations en direct de haut niveau technique… là où l’on cherche parfois un seul enregistrement de bonne qualité pour d’autres titres autrement plus glorieux historiquement : La Juive d’Halévy en est l’exemple parfait. Mais Berlioz a cette aura que le pauvre Halévy n’a plus de nos jours. Il ne faut tout de même pas se plaindre d’avoir un nouvel enregistrement de ces Troyens, surtout quand il a été soigné comme ce disque voulu par John Nelson ! Le chef dirige en effet une distribution plus que brillante avec un état de la partition très soigné (même si on peu regretter quelques petits choix dans l’édition choisie). Continuer…