Orfeo ed Euridice de Gluck est disponible selon trois versions… l’originale en italien pour castra de Vienne, la version révisée pour ténor de Paris en français… et la version de Berlioz pour mezzo-soprano en français toujours… plus les divers modifications et adaptations d’une version dans une autre langue ! Ici nous avons la version originale en italien, chanté par une voix aigüe ici dévolue à un contre-ténor. Mais l’autre intérêt de ce DVD reste la mise en scène et la réalisation du film. Car loin d’être un enregistrement d’une version scénique, ou un film pur comme pouvait le faire Karajan, nous sommes ici face à un objet un peu hybride. Le résultat est un peu étrange par moments, mais finalement saisissant visuellement et dramatiquement. Alors que musicalement nous frôlons la perfection à tous points de vue ! Continuer…
Author: Erik
Dialogues des Carmélites : Py et une distribution de rêve
Dialogues des Carmélites est un des rares opéras de la deuxième moitié du XXème siècle à être autant représenté. On en garde de plus la trace de la création française par l’enregistrement historique dirigé par Pierre Dervaux (réunissant le fine fleur de l’époque). Il faut dire que cette Å“uvre de Francis Poulenc possède une force assez rare, chaque personnage se dessinant superbement par son langage et sa musique, alors que l’histoire en elle-même nous touche par la violence qui est faite à ces femmes. En dehors de tout sentiment religieux, c’est vraiment la représentation des réactions de femmes de tout milieu face à une oppression. En décembre 2013, le Théâtre des Champs-Elysées proposait une nouvelle production mise en scène par Olivier Py dont on connait l’attachement à la religion. On ne pouvait donc qu’attendre avec impatience les représentations… et après celles-ci espérer un DVD. Voilà qui est fait pour notre plus grand plaisir ! Continuer…
Blake et Mortimer : Le Bâton de Plutarque
En 1977 sortait le dernier album des aventures de Blake et Mortimer de la main d’Edgar P. Jacobs. Ce premier volumes des Trois formules du Professeur Sato restera sans suite pendant treize ans, alors que Jacobs mourrait en 1987. C’est donc en 1990 que nous revenait grâce au dessin de Bod de Moor nos deux aventuriers anglais. Et c’était les débuts de la renaissance de la série puisqu’à partir de 1996, plusieurs équipes scénariste/dessinateur vont s’appliquer à faire revivre la légende au travers de différentes aventures inspirées de Jacobs. Toutes ne sont pas égales, mais on sent chez tous cet amour de l’Å“uvre jacobsienne et une volonté de prolonger son travail dans les meilleures conditions. Avec Le Bâton de Plutarque, Yves Sente et André Juillard signent leur cinquième album. Continuer…
Olga Peretyatko et Dmitri Korchak : Triomphe russe!
Pour ce jeudi soir, le Théâtre des Champs Elysées retrouvait deux jeunes chanteurs russes qui avaient triomphé sur cette scène lors des venues bel-cantistes d’Evelyno Pido : Olga Peretyatko dans I Capuletti, Dmitri Korchak dans Otello… et ensembles dans I Puritani. Âgés respectivement de trente-cinq et trente-quatre ans, ces deux étoiles du chant venaient en toute décontraction nous proposer un petit panorama du bel-canto qui reste leur terre d’élection. Si la soprano est en passe de devenir une véritable star mondiale, le ténor reste plus discret malgré de très beaux engagements sur les plus grandes scènes. On pouvait donc logiquement penser que la salle serait pleine… loin de là puisque environ 900 places ont été vendues pour ce récital, soit moins de la moitié de la capacité de la salle! Continuer…
Mireille en son pays…
Mireille est un opéra qui est, personnellement, à part… et après avoir vu la production de l’Opéra de Paris, c’est dans ses terres que les retrouvailles avec Mireille se font et toujours pour le plus grand bonheur. L’Å“uvre n’a pas eu une vie de tout repos après toutes les modifications qu’a subi la partition : allègement du rôle-titre, fin heureuse, suppression de scènes complètes… heureusement qu’Henri Busser et Guy Ferrant ont comblé les lacunes et ont proposé en 1939 une version la plus fidèle possible de l’Å“uvre originale. Malheureusement quelques passages sont définitivement perdus et pour quelques autres, il fallut ré-orchestrer. Mais malgré les petites imperfections et imprécisions, nous sommes au plus proche de ce que Charles Gounod avait composé. Et Avignon nous a de plus proposé une mise en scène qui plonge au cÅ“ur des traditions de l’époque en Provence. Continuer…
Les Bayadères : Autre Catel, même réussite !
Charles Simon Catel a eu la mauvaise idée de composer à une période trouble de l’histoire de France, devant changer de style au gré des changements de régime politique suite à la Révolution Française. Mais à cela, il a ajouté le titre de premier professeur d’harmonie du tout nouveau Conservatoire de Paris fondé en 1795. Et de fait, il restera dans les mémoires comme un grand pédagogue et théoricien (son Traitée d’Harmonie de 1802 restera longtemps un modèle) mais non comme un musicien artiste. Compositeur de circonstance lors des grandes fêtes révolutionnaires, il n’en fut pas moins un homme de théâtre et après nous avoir offert Sémiramis, le Palazetto Bru Zane nous donne à entendre Les Bayadères. Ces deux Å“uvres aux influences variées nous montrent combien le musicien était raffiné, fin et aussi très apte à créer une tension dramatique, cherchant des solutions que l’admiration de Gluck avait empêchée. Un novateur donc qui est heureusement rétabli de nos jours. Continuer…
Bru Zane ressuscite Victorin Joncières : Dimitri
Qui encore connaît le nom de Victorin Joncières de nos jours ? Il faut avouer qu’il n’aura jamais connu le grand succès de certains compositeurs d’opéras, n’ayant pas eu la chance d’être porté par les grandes institutions musicales de son temps comme l’Institut de France (où sa candidature fut refusée) ou l’Opéra de Paris (son plus grand succès, le fameux Dimitri, fut créé au nouveau Théâtre Lyrique et non dans la grande boutique). Alors pourquoi avoir ressorti des rayonnages des bibliothèques cette partition ? Elle est l’exemple de ce qui se faisait au Théâtre Lyrique de Vizentini durant les vingt mois où cette institution proposa nombre de créations audacieuses avec une qualité d’exécution digne de l’Opéra. Premier grande création de cette salle, il se devait d’être proposé à l’écoute ! Continuer…
Nouvelle Tosca et grande réussite!
Depuis l’ouverture de l’Opéra Bastille, Tosca est venu régulièrement sur scène, mais toujours dans la mise en scène de Werner Schroeter. Cette saison, c’est Andréa Chénier que Nicolas Joël avait prévu mais Stéphane Lissner a annulé cette reprise pour proposer une nouvelle production de Tosca. Il est dommage de perdre l’occasion trop rare de voir l’œuvre de Giordano, mais on peut enfin dire au revoir à une production au mieux insipide, au pire laide par certains tableaux. L’avantage de ce changement est que les deux rôles principaux peuvent être transférés d’une oeuvre à l’autre. Alvarez, Serafin et Tézier se montrent à la hauteur de la tache dans un superbe cadre créé par Pierre Audi et Daniel Oren. Continuer…
Un Parsifal apaisé par Van Zweden
Parsifal est de ces opéras qui peuvent fasciner ou rebuter… à l’origine on peut ressentir quelques longueurs et lenteurs, mais en la fréquentant plus, se découvrent certaines clés, certains plaisirs… et aussi les grandes possibilités d’interprétation musicale de la partition. En effet, si la « formation » de beaucoup a été effectuée avec la mythique version dirigée par Hans Knappertsbusch en 1951, la découverte d’autres versions montre des facettes différentes, tantôt délicates, monumentales, colorées, sombres, élégiaques… Chaque chef peut avoir sa façon de diriger l’œuvre, en exhalant des spécificités. En décembre 2010, c’est l’ancien violoniste Jaap van Zweden qui en donnait sa lecture à Amsterdam pour quelques concerts heureusement captés. La distribution réunit des valeurs sûres du chant wagnérien et la réputation de l’Orchestre de la Radio Néerlandaise n’est plus à faire. Continuer…
Tchaïkovsky, La Pucelle d’Orléans : Preobrazhenskaya ou Arkhipova?
Étrange opéra que cette Pucelle d’Orléans. Peu de temps après avoir composé Eugen Onegin, opéra intimiste s’il en est, voici que Tchaïkovski se penche sur un format beaucoup plus large où les références au Grand Opéra à la française sont légion. Le sujet quitte les salons ou les mythes russes pour s’ancrer dans l’histoire française. Piotr Tchaïkovski adapte à partie de 1878 la tragédie de Schiller pour en faire un opéra retraçant l’évolution d’une figure historique : Jeanne d’Arc. Et dans cet opéra, c’est le seul personnage qui retiendra l’attention, le seul qui parcourt l’ensemble de la partition en rencontrant des aides, des soutiens, des tentations, des obstacles… les autres personnages ne sont au final rien d’autres que des éléments faisant évoluer Jeanne. Ce rôle de mezzo-soprano demande de grandes interprètes et l’histoire du disque en a retenu deux : Sophia Preobrazhenskaya et Irina Arkhipova. Petite comparaison de leurs enregistrements studio… Continuer…