Par l’entremise de la Biennale Jules Massenet qui se tient à Saint-Étienne, bon nombre d’Å“uvres du compositeur ont été remises sur le devant de la scène, au moins temporairement et souvent le temps d’en conserver une trace par un disque. Les 25 et 26 octobre 2012, un colloque a vu se présenter des amateurs, des chercheurs, des compositeurs pour analyser un ce qu’était la production de Jules Massenet, son héritage dans les générations qui ont suivi… et aussi chercher à savoir comment Massenet était représenté et pourquoi il a été dénigré durant de longues années. La parution des actes de ce colloque ne donne bien sûr pas toutes les informations qu’on pourrait attendre. Il ne faut pas chercher une biographie mais bien des détails sur sa vie, sur ses Å“uvres ou sa pédagogie. Pas d’étude exhaustive donc. Mais ce livre n’en est pas moins passionnant puisqu’au travers d’articles souvent très abordables et bien écrits, on découvre l’avis de ses contemporains sur le compositeur et aussi celui de grandes figures modernes. Continuer…
Grand gala d’Opéra Français : Marc Minkowski
Lors de la parution du programme de la Philharmonie, ce concert était pour moi l’un des plus précieux… car déjà la distribution proposait parmi ce qui se fait de mieux dans le jeune chant français, mais en plus, on sait l’amour de Marc Minkowski pour l’opéra français et sa curiosité pour les Å“uvres rares ou peu montées. On pouvait donc espérer une soirée grandiose. A l’annonce du programme de la soirée, le bonheur a été complet puisqu’on nous donnait à entendre un florilège varié, passionnant et superbe sur le papier… Et le concert aura tenu toutes ses espérances avec un chef, des musiciens et des chanteurs qui semblaient véritablement heureux de donner vie à tout ce patrimoine parfois endormi. Continuer…
Cinq-Mars, résurrection d’un autre Gounod
Depuis sa création, le Palazzetto Bru Zane ne s’était guère penché sur Charles Gounod. Mis à part quelques airs dans des récitals, aucune résurrection éclatante… Voilà qui est corrigé avec ce brillant Cinq-Mars qui a été monté pour trois soirées à Munich, Vienne et Versailles. Avec un beau luxe dans le choix des interprètes, la partition de Gounod peut revivre dans toute sa splendeur après 137 ans d’oubli. Et à l’écoute, on se demande comment une partition si riche est restée dans l’ombre alors que la création avait été un assez beau succès. Basé sur un petit épisode de la vie du Marquis de Cinq-Mars, l’œuvre recréé toute l’ambiance de la cours sous Louis XIII alors que les nobles renâclent à obéir au Cardinal de Richelieu. Riche en couleurs et en sentiments, l’opéra semble être un Grand Opéra miniature, ce qui convient parfaitement au tempérament de Gounod, plus habile dans les petites formes que dans les grandes débauches de moyens. Continuer…
Fêtes Vénitiennes à l’Opéra-Comique
Grand succès pendant cinquante ans, l’opéra-ballet Les Fêtes Vénitiennes d’André Campra a depuis disparu des scènes. Mais William Christie et ses Arts Florissants nous proposent de découvrir une nouvelle partition de celui qui est considéré comme un lien entre Lully et Rameau. De Campra on connaissait déjà la tragédie lyrique Idoménée en disque chez Harmonia Mundi dirigé par Christie, Tancrède dirigé par Olivier Schneebeli sera aussi fixé sur disque dans les mois qui viennent chez Alpha… et dans l’opéra-ballet, Hervé Niquet a déjà enregistré Le Carnaval de Venise chez Glossa, créé onze ans avant nos Fêtes Vénitiennes. L’Å“uvre du musicien comRamence donc à être bien documentée (car à cela s’ajoutent messes, motets, motets, cantates,…) et il est à espérer que la production ici commentée sera immortalisée par une parution vidéo tant l’Å“uvre est superbe et la production remarquable. Continuer…
Raffaele Pe, contre-ténor aux origines du baroque
Les disques consacrés à la musique composée pour les castras illustrent majoritairement les musiques particulièrement virtuoses des Vivaldi, Haendel ou Hasse plus récemment. Dans ce récital, c’est la figure de Gualberto Magli qui est mis à l’honneur. C’est donc l’occasion d’écouter une musique plus ancienne, qui puise aux sources de cette musique baroque. En effet, le castra Gualberto Magli participa à la création de ce qui a longtemps été considéré comme le premier opéra : L’Orfeo de Monteverdi (même si de nos jours nous possédons des partitions plus anciennes). Ce sont donc des compositions du début du XVIIème siècle que Raffaele Pe nous invite à découvrir, accompagné uniquement d’une triple-harpe et d’un théorbe. La sobriété du fameux recitar cantando (chant parlé) n’est alors qu’à ses débuts et c’est toute sa finesse qui nous est proposée avec beaucoup d’inspiration et de musicalité. Continuer…
Orfeo et Bejun Mehta immortalisés
Orfeo ed Euridice de Gluck est disponible selon trois versions… l’originale en italien pour castra de Vienne, la version révisée pour ténor de Paris en français… et la version de Berlioz pour mezzo-soprano en français toujours… plus les divers modifications et adaptations d’une version dans une autre langue ! Ici nous avons la version originale en italien, chanté par une voix aigüe ici dévolue à un contre-ténor. Mais l’autre intérêt de ce DVD reste la mise en scène et la réalisation du film. Car loin d’être un enregistrement d’une version scénique, ou un film pur comme pouvait le faire Karajan, nous sommes ici face à un objet un peu hybride. Le résultat est un peu étrange par moments, mais finalement saisissant visuellement et dramatiquement. Alors que musicalement nous frôlons la perfection à tous points de vue ! Continuer…
Dialogues des Carmélites : Py et une distribution de rêve
Dialogues des Carmélites est un des rares opéras de la deuxième moitié du XXème siècle à être autant représenté. On en garde de plus la trace de la création française par l’enregistrement historique dirigé par Pierre Dervaux (réunissant le fine fleur de l’époque). Il faut dire que cette Å“uvre de Francis Poulenc possède une force assez rare, chaque personnage se dessinant superbement par son langage et sa musique, alors que l’histoire en elle-même nous touche par la violence qui est faite à ces femmes. En dehors de tout sentiment religieux, c’est vraiment la représentation des réactions de femmes de tout milieu face à une oppression. En décembre 2013, le Théâtre des Champs-Elysées proposait une nouvelle production mise en scène par Olivier Py dont on connait l’attachement à la religion. On ne pouvait donc qu’attendre avec impatience les représentations… et après celles-ci espérer un DVD. Voilà qui est fait pour notre plus grand plaisir ! Continuer…
Blake et Mortimer : Le Bâton de Plutarque
En 1977 sortait le dernier album des aventures de Blake et Mortimer de la main d’Edgar P. Jacobs. Ce premier volumes des Trois formules du Professeur Sato restera sans suite pendant treize ans, alors que Jacobs mourrait en 1987. C’est donc en 1990 que nous revenait grâce au dessin de Bod de Moor nos deux aventuriers anglais. Et c’était les débuts de la renaissance de la série puisqu’à partir de 1996, plusieurs équipes scénariste/dessinateur vont s’appliquer à faire revivre la légende au travers de différentes aventures inspirées de Jacobs. Toutes ne sont pas égales, mais on sent chez tous cet amour de l’Å“uvre jacobsienne et une volonté de prolonger son travail dans les meilleures conditions. Avec Le Bâton de Plutarque, Yves Sente et André Juillard signent leur cinquième album. Continuer…
Olga Peretyatko et Dmitri Korchak : Triomphe russe!
Pour ce jeudi soir, le Théâtre des Champs Elysées retrouvait deux jeunes chanteurs russes qui avaient triomphé sur cette scène lors des venues bel-cantistes d’Evelyno Pido : Olga Peretyatko dans I Capuletti, Dmitri Korchak dans Otello… et ensembles dans I Puritani. Âgés respectivement de trente-cinq et trente-quatre ans, ces deux étoiles du chant venaient en toute décontraction nous proposer un petit panorama du bel-canto qui reste leur terre d’élection. Si la soprano est en passe de devenir une véritable star mondiale, le ténor reste plus discret malgré de très beaux engagements sur les plus grandes scènes. On pouvait donc logiquement penser que la salle serait pleine… loin de là puisque environ 900 places ont été vendues pour ce récital, soit moins de la moitié de la capacité de la salle! Continuer…
Mireille en son pays…
Mireille est un opéra qui est, personnellement, à part… et après avoir vu la production de l’Opéra de Paris, c’est dans ses terres que les retrouvailles avec Mireille se font et toujours pour le plus grand bonheur. L’Å“uvre n’a pas eu une vie de tout repos après toutes les modifications qu’a subi la partition : allègement du rôle-titre, fin heureuse, suppression de scènes complètes… heureusement qu’Henri Busser et Guy Ferrant ont comblé les lacunes et ont proposé en 1939 une version la plus fidèle possible de l’Å“uvre originale. Malheureusement quelques passages sont définitivement perdus et pour quelques autres, il fallut ré-orchestrer. Mais malgré les petites imperfections et imprécisions, nous sommes au plus proche de ce que Charles Gounod avait composé. Et Avignon nous a de plus proposé une mise en scène qui plonge au cÅ“ur des traditions de l’époque en Provence. Continuer…

