Depuis des années, la maison de disques Timpani fait beaucoup pour la mélodie française, enregistrant nombre de disques dévolus à des compositeurs rares. Bien sûr, Massenet ne fait pas partie de cette catégorie… sauf dans le domaine de la mélodie justement ! En dehors de quelques mélodies éparses comme la fameuse Élégie, toute sa composition repose dans l’ombre de ses opéras. L’année 2012, bicentenaire de sa naissance, aura vu ce manque légèrement comblé par des disques comme ceux de Rima Tawil, Blandine Staskiewicz et donc Sabine Revault d’Allonnes. Continuer…
Author: Erik
Les Pêcheurs de Perles : bonnes et mauvaises surprises
Moins d’un an après la production scénique de l’Opéra-Comique, Les Pêcheurs de Perles reviennent devant le public parisien pour une version de concert, avec pour tête d’affiche le ténor Roberto Alagna. Et c’est devant une salle pleine et déjà acquise à sa cause que le ténor va nous proposer son Nadir, entouré de chanteurs de haut niveau. Car si la partition reste un petit miracle de poésie et de lyrisme, elle est aussi particulièrement exigeante d’un point de vue style et poésie tant pour les chanteurs que pour l’orchestre. Continuer…
Lumineux Requiem de Campra
Compositeur de ce qu’on appelle la deuxième école baroque française, André Campra est un nom rarement prononcé quand on parle du baroque français. Placé par la chronologie entre Lully et Rameau, il reste dans l’ombre de ces deux géants. Et pourtant, sa carrière musicale aura été riche de succès et témoigne d’une grande inventivité musicale. De succès en déroutes, le compositeur né à Aix visitera Arles, Toulouse, Paris, Marseille et Versailles du fait de son métier de compositeur : à chaque fois un poste l’attend… et il en démissionne pour tenter une nouvelle aventure. C’est pendant son passage à Versailles, alors qu’il est Sous-maître de la Chapelle Royale, qu’il va composer l’une de ses Å“uvres les plus connues : sa Messe de Requiem. Continuer…
Joseph Calleja : Mario Lanza et les nuances
A l’heure où un chanteur devient un produit marketing et doit donc faire parler de soit avant tout, Joseph Calleja reste une exception. En effet, la faible médiatisation en dehors de son chant ainsi que la prudence de sa carrière ne sont pas fait pour attirer la lumière des projecteurs. Et pourtant, petit à petit depuis 10 ans et la sortie de son premier récital, le chanteur s’impose sur les scènes les plus prestigieuses et enregistre régulièrement pour DECCA ou Deutsch Grammophon. Le dernier récital en date, The Maltese Tenor était un coup de maître… cet hommage à Mario Lanza (premier contact avec l’opéra du ténor) sera-t-il du même niveau ? Mélangeant airs d’opéras (pas forcément pour sa voix à priori) et des chansons populaires, le programme a laissé dubitatif beaucoup d’amateurs à sa lecture. Et pourtant, le ténor en conservant son intégrité et sans chercher à imiter son idole réussit un bien beau récital. Continuer…
Tannhäuser : la solitude de l’artiste
La place centrale que prend l’artiste dans Tannhäuser semble avoir bien souvent donné des idées aux metteurs en scène. Que ce soit le peintre chez Robert Carsen, ou l’élément d’espoir chez Sebastian Baumgarten à Bayreuth, on nous propose souvent de nos jours des visions un peu décalées du poète. Ici, on retrouve bien l’écrivain… mais si dans l’histoire, la passion est l’élément qui isole notre artiste, c’est ici l’inspiration créatrice qui s’oppose à une bourgeoisie figée et hautaine. En faisans un parallèle entre ce que vécu Wagner à son époque et Tannhäuser, le metteur en scène pouvait tenir une bonne idée. Malheureusement, bien des moments n’arrivent pas à convaincre tant l’idée est imposée sur une musique qui ne peut venir compléter ce que l’on voit et même vient en contradiction totale avec l’image. Continuer…
Haendel et les basses : une démonstration par d’Arcangelo
2009 était l’année Haendel… Combien de récitals sont sortis à ce moment là pour vanter le compositeur et donner vie aux airs qu’il composa pour les castras et sopranos de son temps ? Au milieu de toutes ces voix aigües, quelques récitals de ténors, et ce récital pour baryton-basse. Car si ce ne sont pas souvent dans des rôles importants, la basse de l’époque trouve en Haendel un compositeur varié et prolixe, donnant à l’instrument des mélodies et des situations dramatiques variées. Plus habitué aux emplois italiens de Mozart, Bellini, Donizetti ou Rossini, Ildebrando d’Arcangelo créé l’évènement lors de la sortie de son premier récital soliste en proposant tout un panel de personnages allant du magicien au général d’armée en passant par le père ou le tyran. Des personnalités très divers donc dans des airs aux situations variées. Continuer…
L’autre Rusalka… Historique!!
Lorsqu’on évoque Rusalka, on pense immanquablement à l’opéra de Dvorak. Mais dans l’ombre de cette Å“uvre remarquable se tient un autre chef d’œuvre composé par le russe Alexander Dargomyzhsky en 1848 et 1855, soit cinquante ans avant la partition du même nom. Et d’ailleurs, qu’on de communes ces deux compositions si ce n’est le nom ? La source d’inspiration n’est pas la même (Andersen chez Dvorak, Pouchkine chez Dargomyzhsky) et du coup l’histoire s’en ressent en nous montrant des personnages très différents, souvent avec des motivations contradictoires entre les deux histoires. Très rarement représenté hors de Russie, l’opéra compte pourtant quelques enregistrements, parmi lesquels deux de la grande époque du Bolshoï. C’est ici la seconde version qui est édité par Melodiya pour notre plus grand plaisir puisqu’il nous donne à entendre une partition magistralement rendue par des artistes légendaires. Continuer…