Charles Gounod et le Prix de Rome

Après Camille Saint-Saëns l’année dernière, le Palazzetto Bru Zane met à l’honneur Charles Gounod en cette année 2018. Mais ce n’est pas totalement innocent car cette année marque en effet le bicentenaire de sa naissance. De nombreuses manifestations ou parutions sont prévues et cette année a commencé par ce livre-disque centré sur sa participation au Prix de Rome. Mais peut de temps après, c’est Le Tribut de Zamora qui revoit le jour, avant la sortie de disques de quatuor ou de cantates religieuses, la venue sur scène de La Nonne Sanglante à l’Opéra-Comique… et la recréation du Faust dans sa version première avec dialogues parlés. Il est par contre dommage que le centre de musique romantique de Venise n’ait pas parrainé aussi l’exhumation de Philémon et Baucis à l’Opéra de Tours qui est une entreprise très courageuse ! Cette année est une opportunité de juger avec honnêteté de la variété de la composition de celui qui est marqué par l’Ave Maria et l’air des Bijoux. Avec ces enregistrements d’ouvrages liés au Prix de Rome, nous pouvons déjà avoir un aperçu de ses partitions alors qu’il est au tournant des vingt ans. Hervé Niquet se fait le défenseur non seulement des trois cantates composées pour le concours entre 1837 et 1839, mais aussi de pièces religieuses créées durant son séjour à la Villa Médicis de Rome. Continuer…

Grand Faust en apothéose à Avignon!

En clôture de sa dernière saison à la direction de l’Opéra d’Avignon, Raymond Duffaut souhaitait revenir sur ses débuts à l’opéra avec le Faust de Gounod. Ce choix n’était pas très marquant mais c’était faire un pendant à une soirée du 7 février 1949 où le directeur de théâtre se trouvait dans cet opéra d’Avignon pour assister à une représentation de l’ouvrage. Peu de risque donc d’un point de vue répertoire pour ces deux soirées de clôture… mais les forces engagées dans la production en font un évènement tant on découvre de grandes surprises au cours de la représentation : une mise en scène assez originale et bien pensée, mais surtout une partition intégrale… avec en effet le ballet qui est si souvent coupé ou alors joué en partie seulement. Avec une distribution francophone dont certains habitués des lieux, le directeur voulait cette soirée comme une sorte d’aboutissement et de démonstration des qualités de son théâtre. Au final le rendu lui donne raison car la soirée aura été splendide ! Continuer…

Légendes : Rencontre entre Liszt et Gounod

equilbeycjana_jocif1_hdIl faut bien l’avouer, c’est avant tout pour le Saint François d’Assise de Gounod qui motivait le déplacement pour ce concert… Ayant déjà entendu l’ouvrage en l’Église Saint-Eustache il y a quelques années, je me réjouissais de pouvoir retrouver cette pièce. Mais finalement, c’est presque tout le concert qui fut magnifique et une vraie bonne surprise ! Face à un public très attentif et calme, des partitions très rares ont été magnifiquement mises en avant par les musiciens comme par les chanteurs. Une grande journée de découverte qui sera normalement enregistrée pour une parution discographique dans les années qui viennent, sûrement à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Gounod… Continuer…

Cinq-Mars, résurrection d’un autre Gounod

[Cinq-Mars, opéra-comique de Charles Gounod, Paul Poirson, LouisDepuis sa création, le Palazzetto Bru Zane ne s’était guère penché sur Charles Gounod. Mis à part quelques airs dans des récitals, aucune résurrection éclatante… Voilà qui est corrigé avec ce brillant Cinq-Mars qui a été monté pour trois soirées à Munich, Vienne et Versailles. Avec un beau luxe dans le choix des interprètes, la partition de Gounod peut revivre dans toute sa splendeur après 137 ans d’oubli. Et à l’écoute, on se demande comment une partition si riche est restée dans l’ombre alors que la création avait été un assez beau succès. Basé sur un petit épisode de la vie du Marquis de Cinq-Mars, l’œuvre recréé toute l’ambiance de la cours sous Louis XIII alors que les nobles renâclent à obéir au Cardinal de Richelieu. Riche en couleurs et en sentiments, l’opéra semble être un Grand Opéra miniature, ce qui convient parfaitement au tempérament de Gounod, plus habile dans les petites formes que dans les grandes débauches de moyens. Continuer…

Mireille en son pays…

B2BLvauIcAEwAi_.jpg largeMireille est un opéra qui est, personnellement, à part… et après avoir vu la production de l’Opéra de Paris, c’est dans ses terres que les retrouvailles avec Mireille se font et toujours pour le plus grand bonheur. L’Å“uvre n’a pas eu une vie de tout repos après toutes les modifications qu’a subi la partition : allègement du rôle-titre, fin heureuse, suppression de scènes complètes… heureusement qu’Henri Busser et Guy Ferrant ont comblé les lacunes et ont proposé en 1939 une version la plus fidèle possible de l’Å“uvre originale. Malheureusement quelques passages sont définitivement perdus et pour quelques autres, il fallut ré-orchestrer. Mais malgré les petites imperfections et imprécisions, nous sommes au plus proche de ce que Charles Gounod avait composé. Et Avignon nous a de plus proposé une mise en scène qui plonge au cÅ“ur des traditions de l’époque en Provence. Continuer…