Dans l’imaginaire de lullyste convaincus, Atys est forcément lié à William Christie musicalement et à Jean-Marie Villégier visuellement. Le spectacle de ce dernier aura figé dans les mémoires une grande cérémonie funèbre contemporaine de Louis XIV, toute baignée dans les teintes allant du blanc au noir en passant par le gris, le bleu, le bleu marine et l’argent bien sûr. Le spectacle a été repris en 2011 à l’Opéra-Comique et une captation en témoigne pour que s’ancre encore plus cette vision dans les esprits. Mais voici qu’une nouvelle production vient maintenant à Versailles (où avait été donnée la production des Arts Florissants en 2011 aussi!) qui offre une approche visuelle totalement différente, sans les grands noms des spécialistes du baroque français. Les deux grands artistes que sont Leonardo Garcí Alarcón et Angelin Preljocaj allaient ainsi nous transporter dans un monde différent, sachant s’extraire de ce modèle maintenant devenu mythique pour offrir une autre vision de cette grandiose tragédie en musique.
Tout nouvel Atys est en soi un grand moment. L’ouvrage est resté comme l’opéra du roi. Louis XIV en fredonnera des passages jusqu’à ses derniers moments alors que Lully était déjà mort et n’était depuis longtemps plus en odeur de sainteté à la cour. Mais c’est aussi sa place dans la redécouverte du baroque français qui le met à part des autres. En 1986 en Italie la célèbre production de Jean-Marie Villégier était créée avec Les Arts Florissants et William Christie qui jouaient ici non seulement l’avenir de l’ensemble mais sans doute l’avenir de bon nombre d’autres ensembles spécialisés tant on peut voir de futurs chefs dans l’orchestre et le chœur (Christophe Rousset, Hugo Reyne, Marc Minkowski ou encore Hervé Niquet!). Les reprises seront nombreuses et fixeront cette image d’une tragédie sombre, presque empesée par le luxe des costumes et le poids du cérémonial recréé. Magnifique mise en scène mais qui au final offrait déjà une vision un petit peu dénaturée de l’histoire. Il ne faut pas oublier qu’Atys est un berger et non un grand du royaume, que Sangaride est une jeune nymphe fille du dieu du fleuve Sangar. Nous sommes ici normalement dans une atmosphère de pastorale avec une intrigue tragique. Bien entendu, il sera difficile par la suite de faire totalement abstraction de la comparaison avec ce que proposait cette magnifique production tant musicalement et théâtralement. Une description des différentes versions avait été faite il y a quelques mois où les trois versions Christie (le studio de 1987, la bande de la vidéo de 1987 et le DVD de 2011) étaient mises en face de la version d’Hugo Reyne.
Et puis il faut bien l’avouer, voir Atys à l’Opéra Royal de Versailles est forcément impressionnant. Même si la salle n’a été inaugurée qu’en 1770 (pour fêter le mariage de Marie-Antoinette d’Autriche avec le futur Louis XVI), soit presque un siècle après sa création, on reste est dans le cadre royal du château créé par Louis XIV qui avait d’ailleurs prévu la construction d’un théâtre d’opéra. Passer quelques heures dans les magnifiques jardins avant de rentrer dans le château, admirer cette magnifique galerie des rois et reines, retrouver ces coursives aux magnifiques tomettes… et puis cette salle toute bleue, où le trompe l’œil est un vrai objet d’art. Tout est en bois, mais il faut être très proche pour voir que les colonnes sont en bois peint. De même pour les jeux de miroirs qui donnent une impression d’immensité derrière les colonnades en haut du théâtre. Et puis il y a cette proximité avec la scène. Car en plus du cadre (et aussi le cadre de scène avec ces colonnes sur le bord de scène) il y a bien sûr l’acoustique qui permet d’entendre parfaitement les voix, le texte, les détails de l’orchestre. C’est tout une atmosphère!
Ensemble, Angelin Preljocaj et Leonardo García Alarcón offrent une proposition totalement différente. Si la production historique nous montrait un drame classique dans une esthétique du XVIIIè siècle, ici l’on est plongé dans une vision épurée, baignée d’une vision d’un antique de science fiction, avec des costumes relevant parfois du drapé à l’antique pour les danseurs ou des inspirations orientales pour d’autres personnages. On est plongés dans des couleurs allant du blanc au noir avec quelques touches de bleutés mais peu d’autres couleurs à part le rouge du sang au dernier acte. Angelin Preljocaj est avant tout connu comme chorégraphe et donne toute l’étendue de son talent dans cette mise en scène où chanteurs comme danseurs se répondent ou se doublent à de nombreux moments. Bien sûr toutes les danses de la partition sont magnifiquement illustrées par des chorégraphies au cordeau (même si parfois on se pose la question de la pertinence du mouvement par rapport à l’ambiance musicale comme dans le dernier acte). Mais le texte est lui aussi dansé une grande partie du temps, et souvent dansé par les chanteurs eux-même qui sont de plus doublés en arrière plan par des danseurs reprenant les mêmes mouvements. Et nous ne sommes pas ici juste dans des poses dignes de Bob Wilson : il y a un vrai travail corporel avec des mouvements complexes et des interactions! On a aussi parfois des dissociations entre ce qui est fait et dit par les chanteurs et les danseurs derrière qui sont alors révélateurs des vraies espérances des personnages. Il y a donc comme cela une vraie dualité, un effet de miroir entre chanteurs et danseurs. Il faut d’ailleurs saluer l’immense travail réalisé par les chanteurs qui se doivent d’apprendre non seulement le texte (pour certains il ne sont pas francophones) mais aussi la chorégraphie complexe. Visuellement le rendu est assez fascinant et si parfois on aurait souhaité peut-être plus de retenu dans les mouvements, on sent tout le travail pour signifier les moments importants, pour donner de la profondeur aux personnages. Le trio entre Cybèle, Sangaride et Atys au troisième acte est ainsi un grand moment avec nos chanteurs au premier plan et trois danseurs dansant de manière encore plus exacerbée les sentiments des différents personnages, reflet lointain très fort en émotion. Dans la chorégraphie en tant que telle, on retrouve certes des mouvements assez propres à la danse contemporaine qui composent le langage corporel de Preljocaj, mais aussi parfois quelques gestes significatifs qui nous font penser à une gestuelle baroque, sorte de mélange entre les deux. Beaucoup de fluidité, de mouvements en couple. Étant donné l’omniprésence de la danse, difficile de faire un décor très important. Ainsi, Prune Nourry propose dans la première partie un mur qui s’ouvrira au fil des actes, laissant apparaître des failles, un espace en hauteur en fond de scène où se situeront les doubles dansés, et enfin pour finir un mur où les failles sont devenues crevasses, laissant apparaître les songes dans le troisième acte. Le quatrième acte verra lui une scène nue avec seulement quelques cubes servant de support à la danse, puis plus rien. Mais à ce moment il n’est pas besoin de décors tant la danse occupe l’espace avec tous ces doubles des personnages, les magnifiques élévations et survols grâce à une corde ou les grands ensembles lors du mariage avorté. Enfin, pour le dernier acte, on découvre une sombre forêt, ou plutôt les ombres des racines d’une forêt avant que n’apparaisse un buisson qui par la suite se déploie en frêne lors de la transformation d’Atys. Une mise en scène donc très chorégraphique, mais qui offre beaucoup de profondeur dramatique par certains moments en apportant un éclairage particulier sur les sentiments d’un personnage qui ne peuvent être montrés par le chanteur. De superbes tableaux et il faut encore le souligner, un immense travail des chanteurs qui doivent mémoriser de véritables chorégraphies et chanter en les effectuant.
Il faut aussi bien sûr parler des danseurs, qu’ils soient en groupe ou solistes, les danseurs du Ballet du Grand Théâtre de Genève sont impressionnants de rigueur et de délicatesse, aussi bien saisissants par la rythmique parfaite que passionnants avec des émotions qui se dégagent des personnages solistes. D’un bout à l’autre, ils tiennent la scène et forment au final une grande partie de la scénographie!
En ce qui concerne la partie musicale, il faut déjà noter qu’il ne reste pas grand chose du prologue. Le choix a été de ne conserver qu’une partie du dialogue entre Le Temps et Flore, mais en ré-écrivant le livret comme ci-dessous :
Bien sûr, l’ouverture est conservée aussi entre ce mini-prologue et la tragédie. Mais il est dommage de ne pas avoir conservé ce prologue qui propose de magnifiques moments de musiques, ne se résumant pas uniquement à un hommage à Louis XIV comme peuvent l’être d’autres prologues. On notera aussi quelques coupures de reprises et quelques modifications d’ordre, mais il est difficile de faire le listing exact ici.
Après Les Arts Florissants et Les Musiciens du Marais, la Cappella Mediterranea se frotte à la partition de Lully. Nous avions déjà dans les différents disques une grande variété de choix dans la direction et dans la composition de l’orchestre. Leonardo García Alarcón s’appuie sur une formation qui à l’habitude de jouer les grands maîtres italiens de la musique baroque, avec sans doute plus de danse et de couleurs que dans la première tragédie lyrique française. Et on entend tout au long de l’ouvrage un orchestre certes moins tranchant et dramatique, mais aussi plus dansant et varié, tant par ses couleurs que par ses dynamiques et tempis. Parfois bien sûr, il n’y a pas grand chose de différent avec les versions “habituelles”. Mais au détour d’un chœur ou d’un récitatif, on va découvrir une autre idée qui donne une signification autre au texte et à son sous-entendu. De par la mise en scène, la volupté de la danse est bien sûr très présente par des rythmes parfois plus alanguis, une rythmique un peu moins marquée. Mais à d’autres endroits au contraire, l’orchestre se montre encore plus marqué avec l’adjonction de percussions variées ou alors par une sorte de frénésie qui emporte tout sur son passage avec une grande énergie. La direction et le son de l’orchestre se rapprochent de la dernière version de William Christie par la largeur de l’orchestre, mais avec quelque chose de peut-être un peu moins cérémonieux et formel, de plus libre. Entendons-nous bien, Les Arts Florissants donnent une version remarquable… mais nous avons ici quelque chose de plus turbulent par moment, de moins français dans ce que l’on peut s’imaginer de rigueur dans ce répertoire… mais qui apporte quelque chose à la musique et à la tragédie qui se déroule sous nos yeux. Leonardo García Alarcón se montre original dans le continuo particulièrement riche et varié, offrant des moments vraiment différents de ce qu’on entend d’habitude. Orchestralement, voilà donc une vision peut-être plus latine et dansante, mais qui justement nous donne encore un éclairage différent par rapport aux autres enregistrements déjà assez variés. Pour ce qui est du Chœur du Grand Théâtre de Genève, ils sont moins solennels que souvent, plus vivants et vifs. On notera une diction légèrement moins nette mais le résultat est tout de même de très haut niveau pour un chœur qui n’est pas forcément habitué à la tragédie lyrique.
En ce qui concerne la distribution, il faut souligner le gros travail réalisé au niveau de la diction. En effet, peu de francophones dans la liste, mais globalement une très très bonne diction compréhensible. Bien sûr il n’y a pas forcément tout l’art de la déclamation mais on entend le gros travail réalisé pour que le texte passe bien. La distribution est composée d’habitués du répertoire baroque français et d’autres qui semblent presque y faire leurs débuts. Dans les petits rôles, on découvre par exemple Gwendoline Blondeel et Lore Binon qui toutes deux dans les rôles des confidentes Doris et Melisse se montrent parfaites de diction et de style, ayant déjà travaillé ce répertoire avec de grands noms. On les retrouve d’ailleurs aussi dans d’autres rôles épisodiques. Chez les hommes, les ténors Nicholas Scott, Valerio Contaldo et José Pazos se montrent eux aussi de très haut niveau même si l’on pourra préférer la netteté du premier avec une voix bien projetée et au texte parfaitement articulée.
Le rôle de Sangar est chanté par Luigi De Donato. Il a déjà chanté ce répertoire mais est plus habitué au baroque italien de Monteverdi à Haendel. Pourtant, sa prestation est assez exemplaire. Le choix a été de donner un Sangar sérieux et noble et la grande voix de basse sombre donne parfaitement cette représentation. Bien sûr il n’a qu’une courte intervention, mais c’est après-tout il a presque le seul air de la partition. Imposant et noble, il est parfait et en totale opposition avec Bernard Deletré chez Christie, beaucoup plus débridé et comique. Autre contrepied chez Idas. Nous sommes plus habitués à des barytons qu’à la vraie basse qu’est Michael Mofidian. Le timbre a le velours d’un Samuel Ramey à certains moments mais le texte ne se perd jamais dans cette rondeur des notes. Et l’on découvre ainsi un Idas moins tendre et plus âgé qu’Atys. On tremble lors de son entrée en Songe Funeste durant la scène du sommeil. Enfin, la seule petite déception vient d’Andreas Wolf qui chante Célénus et le Temps. La voix semble un peu raide et le texte peine à totalement passer à certains moments. On a l’impression d’entendre les notes unes à unes à certains instants sans qu’elles ne soient vraiment liées. Le timbre est impressionnant et marque, mais ce manque d’un petit liant donne un chant un peu abrupt.
Parmi les rôles principaux, c’était sans conteste Ana Quintans qui était la caution stylistique de la distribution. Elle qui fut un Jonathas admirable dans le David et Jonathas de Marc-Antoine Charpentier avec William Christie à Aix puis à l’Opéra-Comique se montre parfaite encore une fois dans le rôle si différent de Sangaride. La voix a conservé cette droiture, cette façon un peu étrange d’émettre les sons. Mais c’est justement cette singularité qui donne tout le prix de ses prestations. On entend ici une jeune femme moins immédiatement tragique que d’autres fois. Et quelle déclamation, quelle façon d’embrasser le texte pour l’habiller de mille nuances! Il n’y a pas ici le miel d’une Emmanuelle de Negri ou la fragilité d’Agnès Mellon. Nous avons plus une jeune fille au début plus légère et frivole mais qui sait aussi montrer tout son drame. Scéniquement elle se montre aussi particulièrement à l’aise avec la scénographie et la chorégraphie. Un grand moment sera ce trio entre Célénus, Atys et elle où elle effectue des 8 entre son amour et son futur mari, montrant ainsi toute sa déchirure… mais avec la main qui reste toujours plus longtemps en contact avec Atys qu’avec celui qui doit être son époux. Troublante et déchirante dans le dernier acte, elle évite tout de même le côté victime. Magnifique prestation avec une superbe diction.
La rivale n’est autre que la Déesse Cybèle. Interpréter ce rôle est compliqué tant deux grandes tragédiennes l’ont totalement investi. Guillemette Laurens et Stéphanie d’Oustrac étaient des personnages légèrement différents mais bien marqués. Giuseppina Bridelli n’a peut-être pas encore trouvé toutes les clés du personnage complexe mais sait exactement comment faire vivre le personnage avec un timbre assez clair de mezzo-soprano qui sait donner du corps aux éclats furieux tout en soignant la délicatesse d’autres phrases. L’interprétation est très bien faite, avec de nombreuses nuances, un texte français où l’on note juste quelques petites erreurs mais par contre un gros travail de prononciation… mais il manque un petit quelque chose notamment dans la grande scène de la fin du troisième acte. Son “Espoir si chère et si doux” n’a pas le poids que l’on peut attendre. Au contraire, le dernier acte la trouvera parfaitement incarnée et aussi à l’aise dans la violence du début que dans la résignation du final. Mais peut-être est-ce aussi le répertoire et la tessiture de certains passages qui ne la mettent pas en valeur. On se souvient de son magnifique Aristée dans l’Orfeo de Rossi dans la même salle de l’Opéra Royal de Versailles. Et on ne sent pas ici la même liberté, la même aisance à créer un personnage. Quelque peu contrainte soit par le travail du texte ou la chorégraphie, elle semble légèrement en retrait à certains moments. Mais il faut penser qu’elle passe après deux immenses spécialistes qui ont été des Cybèles parfaites! Donc les quelques remarques ici sont aussi à mettre en perspective avec ces grandes incarnations qui font forcément beaucoup d’ombre aux suivantes.
Enfin, le rôle-titre est chanté par Matthew Newlin. Le ténor n’est en aucun cas habitué à ce répertoire, ne fréquentant même que peu le baroque en dehors de Haendel et par contre assez souvent Mozart. Mais dès les premières notes on découvre un timbre légèrement assombri, assez loin en fait des habituels haute-contre plutôt haut perchés avec un aigu clair. Le chant est parfaitement calibré pour ce répertoire avec une diction parfaite et un gros travail sur le texte là encore pour le faire vivre. D’un bout à l’autre, on comprend chaque mot et chaque intention. Il a de plus à assumer aussi une grande partie chorégraphique et jamais on ne sent ni la voix ni la diction prise en défaut. Moins jeune qu’à l’accoutumé vocalement, Atys prend ici une prestance différente. Il est plus serein, plus apaisé même par certains côtés tout en sachant montrer tout son désarroi dans le cinquième acte où la voix est poussée au maximum de ses capacités de déclamations, allant même jusqu’à des phrases moins belles et soignées mais qui donnent une force à l’incarnation rare. La prestation est assez parfaite en fait, avec à la fois un personnage extrêmement vivant et un style maîtrisé.
On pouvait craindre beaucoup et en même temps attendre beaucoup de ce spectacle. Un chorégraphe mettant en scène un opéra n’est pas forcément toujours un gage de réussite et la lecture de la distribution pouvait faire craindre un style peu adéquat et une interprétation peu en style. Bien sûr on avait déjà entendu Leonardo García Alarcón chez Lully (des grands motets), mais il était tout de même difficile de se faire une idée du résultat. Et bien le résultat est bien au-delà de ce que l’on pouvait espérer. Ce n’est pas un Atys en plus, mais bien un autre Atys : scéniquement comme musicalement, voilà d’autres propositions, d’autres idées… et le tout réalisé avec beaucoup de soin et de style. On ne retrouve peut-être pas la perfection formelle d’autres interprétations et mises en scène, mais le résultat reste fascinant. En témoigne l’ovation recueillie par toute la troupe (malgré quelques huées au metteur en scène bien sûr!) qui nous donnera même un bis a priori improvisé : l’air de Sangar pour finir la soirée sur une note positive et optimiste.
Il faut noter que le spectacle a été capté par Culturebox et qu’il sera commercialisé dans la collection discographique de l’Opéra Royal de Versailles.
- Versailles
- Opéra Royal du Château de Versailles
- 20 mars 2022
- Jean-Baptiste Lully (1632-1687) : Atys, tragédie en musique en cinq actes
- Mise en scène et chorégraphie, Angelin Preljocaj ; Décors, Prune Nourry ; Costumes, Jeanne Vicérial ; Lumières, Eric Soyer ; Dramaturgie et assistant mise en scène, Gilles Rico
- Atys, Matthew Newlin ; Sangaride, Ana Quintans ; Cybèle, Giuseppina Bridelli ; Célénus / Le Temps, Andreas Wolf ; Idas / Phobetor / un songe funeste, Michael Mofidian ; Iris / Doris / Divinité fontaine / Déesse Flore, Gwendoline Blondeel ; Zéphyr / Le Sommeil, Nicholas Scott ; Morphée / Dieu de fleuve, Valerio Contaldo ; Phantase, José Pazos ; Le Fleuve Sangar, Luigi De Donato ; Mélisse / Divinité fontaine, Lore Binon
- Ballet du Grand Théâtre de Genève
- Chœur du Grand Théâtre de Genève
- Cappella Mediterranea
- Leonardo García Alarcón, direction