A l’occasion des quarante ans de la mort d’une figure mythique, Warner Classics publie un coffret contenant vingt enregistrements en direct de Maria Callas. Parmi ces opéras, on retrouve des rôles qu’elle a immortalisé aussi au studio (Aida, Rigoletto, Norma, Medea, Lucia di Lammermoor, La Traviata et Tosca), mais il permet d’entendre ces rôles dans d’autres configurations, parfois avec une Callas beaucoup plus jeune que ce qu’offre le studio. La comparaison est toujours passionnante ! Et puis il y a aussi tous ces ouvrages qu’elle a abordé à la scène sans jamais réussir à les graver : Nabucco, Parsifal, I Vespri Siciliani, Armida, Macbeth, Alceste, La Vestale, Andrea Chénier, Anna Bolena, Iphigéniea in Tauride, Il Pirata et enfin Poliuto. Le coffret balaye toute la « grande » carrière de la cantatrice depuis ses grands débuts italiens en 1949 jusqu’aux derniers feux en 1964 à Londres. Passionnant parcours d’une artiste complexe et extrême, Warner nous affirme avoir retravailler les bandes et en avoir découvert de nouvelles afin de permettre à chacun de découvrir ces rôles dans le meilleur des sons possibles. Continuer…
Verdi
Rigoletto en carton à l’Opéra de Paris
Parmi les opéras connus, Rigoletto figure dans la haut du palmarès… Régulièrement donné par les plus grands noms, il n’en reste pas moins très exigeant pour les trois rôles principaux. Sa construction demande aussi une vraie implication de chacun afin d’éviter les tunnels ou un manque de tension. Aussi, la venue d’une belle distribution dans une mise en scène qui semblait plutôt intéressante car évitant les poncifs était plutôt une bonne occasion de voir cette Å“uvre. Mais à la fin de la soirée, on en vient à regretter certains éléments. Une distribution un peu bancale ainsi qu’une mise en scène qui rapidement devient lassante malgré quelques bonnes idées. Continuer…
Macbeth et sa femme à Avignon
Parmi les ouvrages de la première moitié de sa carrière, Macbeth est une Å“uvre à part tant les couleurs et le style sont particuliers. Verdi y a mis toute son inventivité pour créer non seulement les passages des sorcières mais aussi le personnage central de Lady Macbeth. Car si le titre rend hommage au général d’armée, c’est plus sa femme qui retient l’attention dans l’ouvrage car elle possède un langage et un charisme rarement donné à un personnage. La production donnée à Avignon avait recueilli de belles critiques lors de sa création à Marseille, tout comme la présence du baryton espagnol Juan Jesus Rodriguez. Mais ce qui a attiré l’attention est la présence d’Alexandrina Pendatchenska, chanteuse ô combien charismatique pour un rôle si important. Aussi l’attente était forte… et le résultat saisissant et passionnant ! Alors que la précédente version de Macbeth vue était la production de Tcherniakov avec une distribution un peu bancale, quel plaisir d’entendre ces voix taillées à la dimension des rôles dans une belles mise en scène ! On en redemande… Continuer…
Ludovic Tézier : Simon de concert
Ouvrage fascinant, Simon Boccanegra reste un des chef-d’œuvres trop peu montés de Verdi. Bien sûr, la partition est connue grâce entre autre à la mythique production dirigée par Abbado et mise en scène par Strehler qui alignait une distribution grandiose (Cappuccilli, Freni, Ghiaurov…). Mais face à des ouvrages tels que La Traviata ou Il Trovatore, la partition manque de notoriété et est principalement montée pour un grand baryton capable de tenir l’ouvrage. Car c’est peut-être l’un des plus beaux rôles de barytons qu’ait composé Verdi. La complexité psychologique et le charisme qu’il donné au Doge est assez unique dans son Å“uvre. Aussi, quand il a été annoncé que Ludovic Tézier devait chanter le rôle, et de plus accompagné par Sondra Radvanovsky… on espérait une immense soirée. Le résultat fut en effet très bon, mais toujours avec l’ombre de grands interprètes. Car deux prises de rôles en version de concert, cela n’aide pas à créer des personnages totalement convaincants. Continuer…
Magnifique Simon Boccanegra chez Delos
Créé en 1857, Simon Boccanegra sera loin d’être un succès à Venise. Alors que sa carrière se ralentit, Verdi veut lui donner une nouvelle chance et s’engage dans une révision de sa partition mais aussi du livret. Suite aux manÅ“uvres de l’éditeur Riccordi, c’est le jeune Arrigo Boïto qui va aider le compositeur dans la modification du texte, suggérant des changements de situations ou de lieux pour renforcer l’effet de l’Å“uvre. C’est donc la version de 1881 qui est ici présentée avec en tête d’affiche le baryton russe Dmitri Hvorostovsky. Son interprétation du rôle de Boccanegra a été rodée depuis bien des années sur différentes scènes et méritait bien qu’elle soit enregistrée de manière officielle. Bien sûr, la maison de disque et l’orchestre sont loin des prestigieux DECCA et Wiener Symphoniker dont bénéficia Thomas Hampson il y a quelques années… mais le résultat est impressionnant de qualité : la distribution réunie est un grand sans faute qui va chercher des interprètes parfaitement à l’aise dans les tessitures et les personnages, alors que Constantine Orbelian dirige les forces de l’opéra de Kaunas de bien belle manière ! Continuer…