Voici une facette assez rarement donnée de Maria Callas : son implication dans le répertoire classique. Bien sûr, on la connaît pour sa remise sur le devant de la scène du bel-canto, son implication pour donner ce répertoire dans des conditions les plus conformes à l’époque de la création. C’est elle qui sera la base permettant au couple Bonynge et Sutherland de révéler toutes ces partitions de Bellini ou Donizetti par exemple. Ici, nous aurons Cherubini, Gluck et Spontini. Dans deux cas, des ouvrages écrits pour l’Opéra de Paris et traduits en italien… et un troisième qui sera par la suite adapté pour la capitale dans le cadre de la tragédie lyrique telles qu’elle se donnait en cette fin de royauté en France. Après le répertoire romantique en diable de la précédente partie, voici donc un changement total de répertoire qui demande avant tout de la déclamation et une personnalité de tragédienne. Cette période chroniquée est aussi le moment où le physique de la chanteuse se métamorphose : d’une Médée déjà gracieuse mais encore un peu forte, voici une Julia de La Vestale fragile et fine. Période de mutation donc pour la chanteuse mais pour nous ce sont surtout des rôles qui étrangement ne marqueront pas sa carrière dans l’histoire alors que l’un d’eux au moins était très important pour elle. Ce rapport au drame par contre est totalement en accord avec sa volonté de pouvoir montrer aussi sur scène des personnages le plus crédibles possible. Continuer…