Enfin ! Enfin un retour à Don Carlos en français. Enfin la version originale de 1866 (avant la création). Enfin une distribution à la hauteur de l’ouvrage. Sans conteste l’événement de cette nouvelle saison, cette production réunit beaucoup d’atouts pour attirer tous les regards. On l’a dit déjà la version choisie est extrêmement rare. Si Stéphane Lissner avait déjà proposé un Don Carlos au Châtelet, la version retenue était loin de la rigueur de cette nouvelle production. En choisissant la partition dans l’état qui précédait la création, nous avons toute la musique composée par Verdi en vue d’être représentée. C’est pour la première que les coupures furent pratiquées, afin que le public puisse rentrer chez lui à une heure raisonnable. La seule coupure notable ici est le ballet, élément obligatoire dans ce genre. Cette version de l’œuvre avait été enregistrée en 1972 par John Matheson à la BBC pour Opera Rara, mais depuis, il est rare de pouvoir l’entendre. Et surtout il est encore plus rare de l’entendre avec de tels interprètes. L’Opéra de Paris a en effet appelé cinq des plus grands chanteurs actuels, chacun au sommet de leur catégorie vocale respective : Jonas Kaufmann, Sonya Yoncheva, Elīna Garanča, Ludovic Tézier et Ildar Abdrazakov. Enfin, pour ménager un petit scandale, c’est Krzysztof Warlikowski qui est à la direction scénique, pour une production qui devra être reprise par la suite dans la version italienne en quatre actes. Espérons juste qu’elle sera aussi reprise dans la version originale.
Mais d’abord, un rapide point sur cet état de la partition. Car quand on pense à Don Carlos (c’est à dire la version en français), certains pensent uniquement à l’ajout du premier acte dit de Fontainebleau. Mais il y a bien plus dans la version originale. Déjà, ce premier acte est ouvert par une grande scène de chœur suppliant la future reine. Ensuite, certains passages sont différents dans leurs constructions comme le duo entre Carlos et Posa ou encore celui entre Posa et Philippe II. Mais il y a aussi tous ces petits ou grands moments : les duos entre Élisabeth et Eboli par exemple sont importants mais coupés dans les versions ultérieures. Le premier intervient au début du troisième acte, expliquant l’échange d’habits et donc la confusion fort possible pour Don Carlos par la suite, croyant voir la Reine et non la Princesse Eboli. Ensuite, il y a les aveux de cette dernière, beaucoup plus développés ici que jamais. On peut noter aussi quelques différences dans le quatuor qui précède. Viennent s’ajouter la grande déploration de Philippe II sur le corps de Posa (et là aussi le duo qui précède est modifié)… mais aussi le final totalement transformé et qui correspond mieux au final terrible du Grand Opéra. Tous ces ajouts donnent plus de force dramatique et le retour à l’état d’origine de certaines lignes ou certains échangent montrent encore plus combien le compositeur italien était parfaitement imprégné du style commandé par l’Opéra de Paris. Malgré les inspirations purement verdiennes, c’est vraiment le même langage que Meyerbeer ou Halévy ici. On retrouve donc le Grand Opéra et non plus l’opéra italien qui verra le jour après les retouches successives de Verdi.
C’est donc un grand cadeau que nous offrent Philippe Jordan et l’Opéra de Paris : avoir la vraie partition originale de ce Don Carlos. Après, le Grand Opéra répond à certains critères de structure bien sûr (qui sont ici tous remplis mise à part le ballet coupé), mais reste l’interprétation. Héritier de la tragédie lyrique, ce style propre à l’Opéra de Paris du XIXème siècle demande aussi un livret mis en relief par la diction et l’art déclamatoire des interprètes. Et ce sera peut-être le point noir de cette représentation. En effet, malgré des efforts louables, il reste difficile de comprendre ce que chantent les artistes en dehors bien sûr de Ludovic Tézier. On sent un travail, mais il reste trop léger avec même régulièrement des erreurs manifestes chez certains. Bien sûr, on arrive globalement à comprendre Jonas Kaufmann par exemple. Mais la diction n’est pas naturelle et il n’y a pas cet art déclamatoire qu’on peut espérer ici. Les voix ont la puissance et l’éclat nécessaire pour donner dans la démesure de ces personnages, mais malheureusement le superbe livret de Joseph Méry et Camille du Locle se trouve bien malmené et peu mis en valeur. Et du coup, le naturel du seule francophone de la soirée n’en est que plus remarquable.
Avant d’en venir à la partie purement musicale, il faut tout de même dire un mot de la mise en scène. En effet, rien que la mention de Krzysztof Warlikowski pouvait donner des sueurs froides aux amateurs d’un opéra plus historique qu’innovant. Et en fin de soirée, on retiendra bien quelques petites libertés ou propositions osées, mais sans pour autant que les rôles ne soient déformés, que l’histoire ne soit transformée. Les décors sont certes assez contemporains, mais au final ne gênent nullement la lecture de l’ouvrage avec de fortes références à l’Espagne par quelques accessoires. On notera aussi une très bonne gestion des alternances entre espaces privés et espaces publics avec une scène qui évolue au besoin des événements. Ainsi, l’idée de la salle d’escrime pour ouvrir le deuxième acte est assez bien vu car cela permet de bien montrer la personnalité de la Princesse Eboli : non pas juste une beauté fatale, mais aussi une forte femme qui sait ce qu’elle veut et qui est libre dans ses choix. Parmi les personnages, celle qui est trop souvent uniquement montrée comme la méchante trouve une grande épaisseur et est magistralement traitée par le metteur en scène. Femme volontaire mais au final jamais vénale ou avide de pouvoir. Chez les autres personnages, c’est le couple royal qui a est montré lui aussi sous un angle un peu différent. Drapée dans sa noblesse, Élisabeth semble perpétuellement en deuil mais en aucun cas inactive. Elle est même le soutien de son époux lorsqu’il montre des signes de faiblesse. Car ici Philippe II est montré dans toutes ses failles, avec un triomphe précédé d’une scène où l’on voit un roi alcoolique et violent avec sa femme qui reste résignée et tente de le calmer pour qu’il retrouve son autorité. Finalement, il n’y a que le premier acte qui manque un peu de lisibilité avec ces touristes qui viennent visiter Élisabeth… et un Carlos qui semble dans sa chambre à errer sans but… avant que les deux univers ne se rencontrent.
Avant tout regarde critique sur la prestation ou l’engagement des forces de l’Opéra de Paris, il faut encore une fois saluer l’effort fait pour présenter cette version de la partition. Même avec des chanteurs qui connaissaient la partition dans un autre état, le nombre de répétitions à dû être assez important pour qu’ils oublient certaines lignes et chantent bien cette autre version de l’ouvrage. Ne doutons pas que Philippe Jordan doit avoir eu son mot à dire et il faut l’en remercier grandement ! Les forces de la grande maison sont donc appelées ici pour un grand événement. Il est regrettable que le ballet n’ait pas joué aussi son rôle mais déjà, chœur et orchestre sont très bons d’un bout à l’autre. Dès son entrée le chœur impressionne notamment par sa cohésion, bien loin de ce qu’il pouvait offrir il y a quelques années dans le même ouvrage. Les hommes du final ont aussi été particulièrement saisissants d’autorité. Le seul petit regret vient de la relative faiblesse du chœur de l’acte trois. Là où l’on attends en général un effet dantesque avec un chœur très puissant, le faible nombre de participants réduit l’impact. L’orchestre lui offre beaucoup d’énergie et d’investissement, sans doute fouetté par la baguette de Philippe Jordan. Le chef ne cherche pas forcément à sonner verdien, mais met en avant par contre la théâtralité de la partition. On retrouve ici une direction un peu sèche parfois mais toujours directe vers l’effet souhaité. On regrettera juste par moment de petits décalages qui subsistent entre la fosse et la scène.
Parmi les petits rôles, l’Opéra National de Paris a encore une fois appelé de solides chanteurs comme la superbe Ève-Maud Hubeaux dans le rôle de Thibault, mais aussi Le Comte de Lerme de Julien Dran. Deux très bons chanteurs qui eux parlent parfaitement le français. Par contre, une légère déception pour les deux petites basses. Le Moine de Krsysztof Bączyk manque un peu de cette noble profondeur de celui qui semble être Charles-Quint… en effet la voix est belle mais un peu trop claire pour vraiment offrir l’ombre de l’empereur qui terrifie tout le monde lors du final. D’un autre côté, cela correspond à la vision du metteur en scène car ici le moine et l’empereur sont différenciés… mais musicalement il manque quelque chose pour vraiment marquer les esprits. Celui qui est passé de Masetto (cet été à Aix-en-Provence) à ce Moine en quelques mois n’arrive pas tout à fait à convaincre. Avec le Grand Inquisiteur de Dmitry Belosselskiy, le problème est tout autre. Il doit immédiatement montrer son côté implacable. Or son entrée est vraiment difficile, avec une voix qui ne semble pas placée, un grave très peu assuré… Il faudra attendre la moitié de son duo avec Philippe II pour qu’il se libère et vraiment s’impose avec là enfin une belle voix puissante et impressionnante. Mais il est dommage de ne pas donner une entrée plus terrifiante. Heureusement, le final développé de cette version le retrouve dans toute sa grandeur pour imposer son autorité dans ce tribunal.
Vient ensuite l’autre basse de la soirée : le Philippe II d’Ildar Abdrazakov… Lui qui avait été un immense roi d’Espagne il y a quelques années lors d’un concert au Théâtre des Champs-Elysées a semblé légèrement plus terne ici. Peut-être est-ce la salle qui lui convient moins, ou alors la langue… ou tout simplement la comparaison avec ses collègues (même si la distribution dirigée alors par Gianandrea Noseda était superbe!). On retrouve bien sûr la beauté du timbre, un art des nuances qui lui permet d’éviter de créer un roi trop sombre ou trop âgé. On retrouve donc cet homme encore fort et amoureux… mais il semble y avoir comme un décalage entre ce que l’on voit dans la mise en scène et ce que l’on entend. Ainsi, Krzysztof Warlikowski nous montre un roi totalement ravagé par le doute et qui doit finalement se faire soutenir par Élisabeth, un roi qui lors de sa lamentation est au sol totalement abattu… mais si le chant est nuancé, il n’arrive pas à faire ressentir cette détresse humaine que d’autres réussissent à offrir. Il reste impressionnant de noblesse et de beauté, mais avec une expression qui manque de profondeur. Il faut aussi ajouter une diction française assez moyenne. Entendons-nous bien, sa prestation est très bonne, mais elle reste légèrement en deçà de ce que l’on pouvait espérait.
L’autre relative déception (relative attention!) se trouve chez Jonas Kaufmann qui semble un peu perdu au premier acte. Si le personnage réussit à gagner en intensité au fur et à mesure de la soirée et que la voix se libère, tout le premier acte le trouve pâle et terne tant scéniquement que vocalement. L’aigu est difficile, la projection assez légère… on se demande s’il n’est pas malade. Mais finalement, la voix retrouve un petit peu d’aisance et de brillant dans l’aigu. Elle reste bien sûr assez engorgée et assombrie (c’est même sa marque de fabrique), mais avec un vrai engagement et un volume confortable. La diction n’est pas naturelle, mais elle se fait compréhensible. Reste un soucis de taille pour certains dont je suis : le timbre est bien sombre et on se demande comment cet homme peut-être le fils d’un roi si jeune… la voix est si marquée que lors du duo avec Posa, il est difficile d’identifier qui est le baryton ! Peut-être le problème vient-il aussi de la comparaison avec le dernier titulaire du rôle dans cette même salle : Stefano Secco était l’exacte inverse de Jonas Kaufmann : au côté suicidaire et emporté de l’italien répond une sorte de colère rentrée de l’allemand. Aux aigus solaires et puissants répondent un aigu assombri et peu aisé. Là où l’on entendait la fougue, on trouve maintenant un Carlos très posé et légèrement geignard par moments. Tout ceci est peut-être assez personnel comme avis (n’étant pas un grand admirateur du ténor), mais il semble que ce rôle n’est plus vraiment adapté à sa couleur de voix et à son caractère. Le travail est tout de même admirable et l’on sent toute l’intelligence… mais sent-on vraiment vivre le personnage ?
Ces deux chanteurs pâlissent aussi peut-être de la comparaison avec les trois autres stars de la production. En effet, ils semblent sur une toute autre dimension tant ils s’investissent dans leur chant et leur personnage. Sonya Yoncheva a triomphé de nombreuses fois à Paris (Les Pêcheurs de Perles, les quatre rôles féminins des Contes d’Hoffmann ou encore Lucia di Lammermoor) mais elle revient ici avec un rôle d’une toute autre dimension. La voix a fortement évolué depuis quelques années, s’élargissant et gagnant en grave. Aussi, après une Norma triomphale à Londres, cette Élisabeth semble logique. Et à l’entendre, elle l’est tout à fait : le timbre charnu, l’aisance sur toute la tessiture et la puissance de la voix lui permettent sans soucis de se mesurer à un rôle assez difficile à tenir. Là où des sopranos lyriques semblent trop légers, ou des sopranos dramatiques semblent trop matrones… la soprano bulgare offre un timbre puissant mais assez jeune et frais. Tout juste lui manque-t-il un peu de nuances pour vraiment être parfaite. En effet, le premier air manque un peu de finesse encore, alors que le grand crescendo de l’air du cinquième acte n’est pas tout à fait bien rendu. Mais le personnage est toute de même très bien saisi, dans toute sa noblesse outragée ou dans sa passion cachée. De plus, le français semble lui permettre plus d’aisance et de nuances. Là où la voix peut sembler légèrement opaque en italien, elle semble ici par moments retrouver ce côté très direct et cette focalisation qui faisaient l’admiration de ses premiers triomphes parisiens. Par contre, on ne retrouve pas la précision du français malheureusement assez maltraité tout au long de la soirée. Elle qui avait une diction parfaite semble se perdre dans les consonnes et même oublier son texte à certains moments. Mais toujours est-il que ce rôle semble lui ouvrir la porte à de grands rôles français. Tous ces rôles qui demandent un medium nourri, chantés parfois par des mezzo à l’aigu du coup difficile ou par des sopranos au grave trop mince… elle est ici chez elle et l’on espère la retrouver rapidement dans de grands rôles tragiques ! De plus son jeu de scène est assez troublant d’aisance. Cette jeune femme blessée mais fière, qui garde la tête haute malgré son malheur traverse et occupe la scène avec une grande aisance !
Face à elle, Elīna Garanča se montre une Eboli d’exception ! On passera rapidement sur un français assez peu compréhensible pour s’attacher au chant et au jeu. Elle qui pouvait être un peu froide auparavant semble ici totalement méconnaissable… ou du moins savoir alterner le chaud et le froid comme le réclame le personnage. Ce rôle de mezzo-soprano a épuisé de nombreuses chanteuses avec ses vocalises de l’air du voile, ses graves abyssaux du trio du jardin ou son explosivité dans le quatrième acte. Mais ici, la chanteuse semble terriblement à l’aise, chantant un air du voile de grande eau avec vocalises précises et mêmes quelques petites variations… elle se promène sur la scène en maîtresse femme, sorte d’entraîneur d’escrime pour ces dames de la cours. Car à l’aisance vocale s’ajoute cette forte présence scénique. Le metteur en scène semble avoir été particulièrement inspiré pour nous offrir un personnage très fouillé tout au long de la soirée. Et la chanteuse donne beaucoup de sa personne. Avec le rôle élargi par la partition originale, elle peut éviter de n’être qu’une intervenante sporadique pour vraiment s’ancrer dans le drame. Ainsi, le quatrième acte la montre sous toute sa grandeur. On avait déjà vu la face sombre et passionnée au troisième avec un duo puis un trio emporté avec puissance et nuances, mais là le quatuor la montre d’une grande noblesse avant que le dialogue avec Élisabeth ne dévoile une vraie tragédienne. Puis vient le fameux « O don fatal »… et là elle met le public à genoux d’une part par l’investissement vocal, mais aussi par l’interprétation qui évite de n’en faire qu’un simple moment de chant pour montrer tout le déchirement qui se fait dans cette femme libre qui comprend ici combien elle a trop joué de sa liberté aux dépends des autres. Un véritable triomphe viendra saluer sa prestation à juste titre !
Enfin, à tout seigneur tout honneur, Ludovic Tézier revenait proposer un Rodrigue toujours aussi impressionnant. Le seul francophone de ces cinq étoiles se distingue immédiatement par un français châtier et parfait. L’on comprend chaque mot, la coloration du texte est parfaite… il ne lui manque au final qu’un peu plus d’aisance scénique. Si certains moments sont très bien interprétés comme lors de sa mort, d’autres le montrent comme absent. Ainsi son entrée alors que Philippe II est en train d’étrangler Élisabeth : il reste sans bouger, regardant… puis enfin intervient. Nulle trace ici du dilemme qui devrait être dans sa tête : stopper le roi et donc peut-être perdre son oreille… ou sauver la reine. Mais ces petites manques sont rachetés comme on l’a dit par un chant souverain du début à la fin de la soirée. Ce Posa n’est ni un manipulateur ni juste un ami : c’est un homme de politique qui n’en oublie pas la loyauté. Ainsi il offre un portrait tout en nuance de ce noble dévoué à la cause des Flandres. Son duo avec Philippe II est à ce titre parfait d’interprétation, alternant parole directe et moments de respect. Mais c’est vraiment sa grande scène dans la prison qui bouleverse tout le monde. Le souffle est infini, la ligne de chant miraculeuse et la diction mordante et parfaite. Il ferait pâlir toutes ces immenses vedettes avec qui il partage le plateau… et d’ailleurs lors des saluts, c’est lui qui sera ovationné le plus juste derrière Elīna Garanča et devant les autres chanteurs.
Malgré les critiques formulées la soirée reste magnifique déjà par la partition proposée. On retrouve un tout autre opéra que la version italienne en quatre actes. Mais à cela s’ajoute des chanteurs au charisme certain qui s’investissent dans leurs rôles pour nous offrir un quintette de très haut niveau. Le seul petit point noir reste la diction que l’Opéra de Paris aurait sans doute pu faire plus travailler à ces vedettes (on a connu Abdrazakov plus compréhensible, tout comme Yoncheva). L’événement attendu était donc bien au rendez-vous et l’on termine la soirée avec un grand sourire sur les lèvres alors que le public semble ne pas vouloir sortir de la salle tant l’ovation se poursuit presque cinq heures après le début de la représentation. Filmée et diffusée sur Arte en quasi direct, diffusée prochainement sur France-Musique… espérons qu’une diffusion plus large sera faite de ce Don Carlos qui était l’événement de cette rentrée lyrique ! Et n’oublions pas non plus les prochaines représentations avec trois nouveaux chanteurs dans les rôles d’Élisabeth, Carlos et Eboli…
- Paris
- Opéra Bastille
- 19 octobre 2017
- Giuseppe Verdi (1813-1901), Don Carlos, Grand Opéra en cinq actes
- Mise en scène, Krzysztof Warlikowski ; Décors et costumes, Małgorzata Szczęśniak ; Lumières, Felice Ross ; Vidéo, Denis Guéguin ; Chorégraphie, Claude Bardouil ; Dramaturgie, Christian Longchamp
- Philippe II, Ildar Abdrazakov ; Don Carlos, Jonas Kaufmann ; Rodrigue, Ludovic Tézier ; Le Grand Inquisiteur, Dmitry Belosselskiy ; Élisabeth de Valois, Sonya Yoncheva ; La Princesse Eboli, Elīna Garanča ; Un Moine, Krsysztof Bączyk ; Thibault, Ève-Maud Hubeaux ; Le Comte de Lerme, Julien Dran ; Une voix d’en Haut, Silga Tiruma ; Députés flamands, Tiago Matos / Michal Partyka / Mikhail Timoshenko / Tomasz Kumięga / Andrei Filonczyk / Daniel Giulianini ; Un Héraut Royal, Hyun-Jong Roh ; Inquisiteurs, Vadim Artamonov / Fabio Bellenghi / Enzo Coro / Constantin Ghircau / Philippe Madrange / Andrea Nelli / Pierpaolo Palloni ; Coryphée, Floren Mbia
- Chœurs de l’Opéra National de Paris
- Orchestre de l’Opéra National de Paris
- Philippe Jordan, direction