Dans cette partie du coffret, nous avons une belle diversité de répertoire. De la tragédie lyrique au vérisme en passant par le bel-canto, Maria Callas se montre sous toutes ses facettes possibles. Bien sûr il y a le grand rôle de Lucia di Lammermoor qui est un des grands succès de la chanteuse, mais sinon, nous avons tout de même trois rôles qu’elle chantera très peu, voir même pour une seule série de représentation comme Andrea Chénier. Mais nous découvrons une chanteuse très investie, où la voix commence à trahir quelques signes de faiblesse, mais où la chanteuse reste royale et particulièrement magnétique.
Les autres parties de ce coffret sont commentés ici :
- Callas en direct – 1/5, 1949-1951 : Nabucco, Parsifal, I Vespri Sicilianni et Aida
- Callas en direct – 2/5, 1952 : Armida, Norma et Macbeth
- Callas en direct – 3/5, 1953-1954 : Medea, Alceste et La Vestale
- Callas en direct – 4/5, 1955-1957 : Andrea Chénier, La Sonnambula, Lucia di Lammermoor, Anna Bolena et Ifigenia in Tauride
- Callas en direct – 5/5, 1958-1964 : La Traviata, Il Pirata, Poliuto et Tosca
S’il est bien un ouvrage étrange dans le répertoire de Maria Callas, c’est sans conteste cet Andrea Chénier. Étrange déjà car le vérisme n’était pas vraiment son répertoire de prédilection surtout à cette époque où elle triomphe dans le bel-canto et révolutionne son approche. Mais il y a aussi les circonstances de cette prise de rôle. La légende dit que seulement 6 jours auparavant, elle devait chanter Il Trovatore à La Scala, ouvrage qu’elle connaissait sur le bout des doigts. Mais son partenaire Mario del Monaco ne se sentant pas en état de chanter Manrico aurait proposé à la direction de remplacer les cinq dates par Andrea Chénier. Maria Callas aurait alors appris le rôle en seulement cinq jours et se serait coulée dans une production et un rôle entièrement dévolus à Renata Tebaldi.
À la lecture de la notice présente dans cet enregistrement, l’on semble avoir découvert une interprétation magique et totalement renouvelée, s’éloignant de l’interprétation « royalement monolithique » de Renata Tebaldi qui avait créée cette production en 1948 et interprétait avec beaucoup de succès ce rôle entre autre avec Mario del Monaco. Lire ces choses encore de nos jours montre à quel point une certaine critique est toujours aussi simpliste dans son appréciation des deux grandes divas des années cinquante. En effet, nous n’avons pas d’un côté la finesse dramatique de la grande tragédienne et de l’autre l’étoffe vocale royale mais impavide de l’italienne. Car Maria Callas donne en effet une vision personnelle du rôle, mais n’arrive pas à trouver une implication aussi forte que dans bien d’autres rôles. Bien sûr, cet enregistrement est sa prise de rôle et elle n’a pas eu le temps de répéter et travailler aussi longtemps que d’habitude. Mais il y a autre chose qui manque un peu : la plénitude de la voix et l’implication physique. Car si les nuances sont magnifiques et le personnage finement dessiné, il lui manque un peu de cette amplitude sur la ligne, qui doit emporter par la largeur et la puissance. Sa Maddalena est superbe, mais comme introvertie dans un répertoire où les émotions doivent être totalement mises en avant !
Il faut aussi dire que face à elle se trouve Mario del Monaco qui est chez lui dans le rôle ! Il en connaît toutes les finesses et plie son immense et glorieuse voix à cette partition de poète. L’arrogance est bien là , mais aussi l’art du chanteur trop souvent confiné à un portrait de brute vocale. Il est un torrent de flamme là où Maria Callas reste beaucoup plus polie. Et les timbres ne se marient que peu à cette époque. Si au tout début des années 50 les instrument magistraux se répondent, la fêlure de Maria Callas se fait écraser par le bronze de son partenaire. On notera aussi bien sûr la présence d’une très belle distribution dans l’ensemble même si il manque un peu de personnalité à la Madelon de Lucia Danieli par exemple. Reste un Aldo Protti qui connaît parfaitement lui aussi son Gérard et qui donne toute la violence au personnage.
Difficile de totalement se prononcer sur la direction d’Antonino Votto car même si Warner nous parle d’un bon confort, la prise de son est bien lointaine et il n’y a que les voix qui vraiment percent et sont nettes. L’orchestre est en effet trop en retrait. La qualité est certes acceptable pour écouter cette rencontre temporaire entre Callas et Maddalena, mais nous restons en deçà d’un standard confortable.
Très intéressant, nous avons là un personnage presque timide de la chanteuse pourtant survoltée d’habitude. La qualité est là , le talent aussi… mais le répertoire et les partenaires ne semblent pas vraiment convenir à la diva grecque.
- Umberto Giordano (1867-1948), Andrea Chénier, Opéra en quatre actes
- Andrea Chénier, Mario del Monaco ; Maddalena di Coigny, Maria Callas ; Carlo Gérard, Aldo Protti ; La Mulatta Bersi, Silvana Zanolli ; La Contessa di Coigny, Maria Amadini ; Madelon, Lucia Danieli ; Roucher, Enrico Campi ; Fléville, Enzo Sordello ; Fouquier-Tinville, Vittorio Tatozzi ; Il sanculotto Mathieu, Michele Cazzato ; L’Incredibile, Mariano Caruso ; L’Abate, Mario Carlin ; Il Maestro di Casa, Carlo Forti ; Schmidt, Eraldo Coda ; Dumas, Giuseppe Morresi
- Chœur du Théâtre de La Scala de Milan
- Orchestre du Théâtre de La Scala de Milan
- Antonino Votto, direction
- 2 CD Warner Classics, 0190295844561. Enregistré en direct à La Scala de Milan, le 8 janvier 1955.
Seulement trois mois après Andrea Chénier et même avec quelques représentation de Medea entre les deux, voici que Maria Callas revient pour une autre prise de rôle… dans le bel-canto cette fois-ci. Après des rôles dramatiques voir même totalement tragiques, voici que la soprano revenait sur scène pour une jeune fille fragile et lumineuse. Très loin de la femme violente ou l’héroïne vériste, elle devait non seulement trouver une personnage tout autre, mais aussi une vocalitée opposée !
L’enregistrement est encore une fois la prise de rôle de Maria Callas et la qualité sonore est tout à fait confortable pour l’année. Le son est assez clair, il n’y a pas trop de bruit de fond… tout cela nous permet de plonger avec plaisir dans cette bluette de Bellini.
Tout d’abord, il faut souligner la qualité de la distribution. Peu de grands noms, mais des chanteurs qui connaissent leurs personnages et qui offrent de beaux portraits vocaux. Bien sûr, le Conte de Giuseppe Modesti fait impression avec sa belle voix de basse et sa noblesse de ton. Mais rayonne au milieu de tout ces personnage l’Elvino de Cesare Valletti. Le ténor à une voix lumineuse, une délicatesse dans le chant sidérante. Et il donne vie miraculeusement au jeune et naïf amoureux. La prestation de ce ténor est un vrai rêve tant l’on est séduit par sa prestation.
Alors comment se frotter à Maria Callas qui chantait seulement quelques semaines avant la terrible Medea ? Eh bien la transformation est sidérante. Car dès son entrée on découvre une voix éclaircie, presque amincie… la jeune fille apparaît dans toute sa candeur. Immédiatement on est frappé par ce changement qui pourtant semble tout aussi naturel que les autres prestations. Et puis l’on trouve une technique qui n’est pas sollicitée dans les précédents rôles interprétés : tout le bagage est ici mobilisé pour donner la virtuosité nécessaire au personnage. Mais attention, il n’y a jamais de facilité ou de gratuité car trilles, vocalises ou aigus sont parfaitement intégrés dans la ligne et le personnage d’Amina. Que ce soit la joie amoureuse du début ou la détresse de la fin du premier acte conclu par un superbe contre-mi bémol, Amina est présente. Et même dans le somnambulisme elle est là , avec encore une voix différente, comme diaphane. Il est rare d’entendre autant de lumière et de délicatesse dans la voix sombre et rauque de la chanteuse grecque. Le rendu est admirable !
Il faut aussi saluer la prestation de Leonard Bernstein. Lui aussi faisait une sorte de prise de rôle car il faisait ses premières armes dans le bel-canto. Et les deux grands artistes semblent parfaitement se comprendre dans la façon d’aborder ce répertoire. Un superbe moment de musique.
- Vincenzo Bellini (1801-1835), La Sonnambula, Mélodrame en deux actes
- Amina, Maria Callas ; Il Conte Rodolfo, Giuseppe Modesti ; Teresa, Gabriella Carturan ; Elvino, Cesare Valletti ; Lisa, Eugenia Ratti ; Alessio, Pierluigi Latinucci ; Un notaro, Giuseppe Nessi
- Chœur du Théâtre de La Scala de Milan
- Orchestre du Théâtre de La Scala de Milan
- Leonard Bernstein, direction
- 2 CD Warner Classics, 0190295844653. Enregistré en direct à La Scala de Milan, le 5 mars 1955.
Le rôle titre de Lucia est sans doute l’une des grandes incarnations de Maria Callas. Abordé en 1952, elle l’abandonnera finalement en fin de l’année 1959. Durant ces sept ans, elle va le chanter encore et toujours… et d’ailleurs deux enregistrements studio viendront couronner cette fréquentation du rôle en 1953 puis en 1959. Mais à cela s’ajoute un enregistrement qui est devenu mythique par le nom du chef qui lui est associé : cet enregistrement de 1955 à Berlin fait se rencontrer deux monstres sacrés de la musique. En effet, Herbert von Karajan et Maria Callas n’ont que peu collaborés et il est intéressant d’entendre le chef dans ce répertoire qu’il a finalement peu fréquenté.
Suite aux représentations de février 1954 à La Scala de Milan, le chef décide d’inviter la distribution et le chœur pour offrir ce magnifique spectacle à la capitale allemande. Karajan a juste préféré ne pas faire venir l’orchestre italien et travaille donc avec son orchestre maison. Si le nom de Karajan fait attendre beaucoup, on découvre au final un orchestre somme toute bien dirigé, mais sans réelle plus-value au niveau de la partition. On pourra même regretter toutes les coupures qui parsèment l’opéra. Car bien sûr, il n’y a pas la scène entre Lucia et Raimondo, de même que la confrontation entre Edgardo et Enrico ! Pour l’époque, ce n’est pas si étonnant mais toute de même dommage, surtout lorsque l’on a une si belle distribution.
Car oui, même si le nom de Karajan attire l’œil, c’est réellement la distribution qui fait mouche. Les petits rôles sont plutôt bien tenus et il n’y a finalement que Rolando Panerai qui déçoit. En effet malgré une belle vaillance et un vrai art du chant, le timbre semble comme brouillé et peu flatté par l’enregistrement. Surtout si l’on compare avec ses partenaires… Absent à Milan, c’est Nicola Zaccaria qui prête sa voix de bronze à Raimondo et l’on est saisi par la noblesse du personnage et la qualité des nuances qui sont proposées. Le rôle est sans nul doute secondaire (surtout vu les coupures), mais il y a énormément de subtilités dans sa prestation, portée par un timbre superbe. Son récit précédent la scène de folie est un moment d’émotion intense. Après, malgré toutes ses qualités, il lui est difficile de luter face au couple principal. Giuseppe di Stefano se montre comme à son habitude d’une grande générosité dans son chant. Le timbre est solaire, l’engagement total et il ne lui manquerait peut-être juste qu’un peu de nuances à certains moments pour totalement se couler dans le bel-canto. Mais il n’y a tout de même aucune mauvaise influence du répertoire plus tardif qu’il interprète et sa scène finale est superbe. Bien sûr, Maria Callas est impressionnante d’un bout à l’autre. Si l’on peut juste lui reprocher un timbre un peu rauque pour cette jeune femme, tout son chant est imprégné du drame de Lucia. Consciente d’avoir perdu en facilité dans le sur-aigu, elle ne va pas se lancer dans des rajouts trop importants mais va par contre toujours soigner la couleur, la nuance du texte pour montrer toutes les émotions à fleur de peaux. L’air de la fontaine bien sûr est délivré avec un beau ton rêveur, alors que les duos qu’ils soient d’amour ou d’affrontement la montrent tour à tour douce puis totalement perdue. Bien sûr, la scène de la folie la couronne avec une évolution psychologique sur le fil et des variations toujours portées par le sens dramatique.
Cet enregistrement au donc de gros atouts, et à cela s’ajoute la qualité de captation qui nous permet de se laisser aller au plaisir d’écouter ce témoignage historique, où même le public berlinois applaudit durant la musique malgré une volonté farouche de Karajan de continuer.
- Gaetano Donizetti (1797-1848), Lucia di Lammermoor, Drame en trois actes
- Lucia, Maria Callas ; Edgardo, Giuseppe di Stefano ; Enrico, Rolando Panerai ; Raimondo, Nicola Zaccaria ; Arturo, Giuseppe Zampieri ; Alisa, Luisa Villa ; Normanno, Mario Carlin
- Chœur du Théâtre de La Scala de Milan
- RIAS Sinfonie-Orchester Berlin
- Herbert von Karajan, direction
- 2 CD Warner Classics, 0190295844585. Enregistré en direct à l’Opéra d’État de Berlin, le 29 septembre 1955.
En 1957, Maria Callas est peut-être au point d’équilibre parfait entre l’interprétation et l’aisance vocale. Car oui, il faut l’avouer, le timbre commence à perdre de sa largeur et l’aigu de sa facilité… mais elle a aussi du coup gagné une finesse dans le bel-canto qui pouvait manquer par moments. Et elle avait surtout la possibilité de monter des ouvrages qui lui tenaient à cœur.
Donizetti n’était en général représenté que pour Lucia… alors qu’il a composé de nombreux ouvrages, dont la fameuse trilogie des reines : Anna Bolena, Maria Stuarda et Roberto Devereux. On ne pouvait espérer à l’époque une trilogie complète, mais déjà cet opéra uniquement était une évènement, surtout dans une production de Visconti. Bien sûr, il faut accepter les coupures et un style encore un peu tâtonnant par moments, mais le résultat est un document passionnant pour l’affrontement de deux immenses chanteuses dans une qualité sonore tout à fait convenable malgré quelques problèmes de distance et un souffleur fort présent !
La distribution est assez belle avec entre autre un Smeton très bien chanté et caractérisé par Gabriella Carturan. Le seul petit point négatif vient de Nicola Rossi-Lemeni. Non pas qu’il soit affreux mais en fait, il est tout simplement transparent. Il lui manque la puissance du roi pour s’imposer face à Anna et Giovanna. Quand on pense que lors de la reprise l’année suivante, c’est Cesare Siepi qui chantait Enrico VIII, on ne peut qu’être triste. Mais pour compenser, nous avons un très beau Percy en la personne de Gianni Raimondi. Si le ténor n’aura jamais vraiment les honneurs des plus grands, il en avait pourtant la voix et le style. À une époque ou le bel-canto n’était pas encore très développé et surtout pour les rôles masculins, le ténor se montre sensible et très stylé. La voix est belle et toujours bien conduite. Et puis bien sûr Giulietta Simionato est une Giovanna flamboyante et engagée. La mezzo-soprano a beaucoup joué les jalouses ou les sorcières… mais ici elle est la jeune femme séduisante. Et elle campe parfaitement cette ambitieuse à la fois effrayée et fière. Les aigus sont dardés, le timbre soyeux… tout est là pour offrir une Giovanna Seymour de grande stature et qui donne du relief à l’ouvrage. Elle peut de plus s’appuyer sur Maria Callas pour offrir des moments historiques dans leurs duos. Ayant l’habitude de chanter et jouer ensemble, les deux femmes se retrouvent ici en véritables rivales à égalité sur scène ce qui est rare. Et l’entente comme la violence sont parfaites : entente musicale mais violence théâtrale. Il faut dire que Maria Callas est une Anna Bolena immense. Alors que le rôle peut devenir rapidement longuet, elle offre toute son intelligence et tout sa science du chant pour donner vie au personnage. D’un bout à l’autre, chacune de ses interventions devient un grand moment, et particulièrement les affrontements avec Giovanna bien sûr ainsi que la scène de folie finale. Se lançant dans des variations et des extrapolations sans fléchir, elle est d’une grande facilité pour ce rôle qui lui convient parfaitement tant par la vocalité que par la stature du personnage. Il est à regretter que jamais elle n’ait pu reprendre ce rôle et surtout l’enregistrer en studio avec un entourage au niveau. Simionato bien sûr… mais surtout un autre Enrico pour permettre aux duos qu’il interprète de donner toutes leur puissance.
À la baguette, Gavazzeni se montre attentif aux chanteurs, mais surtout très engagé, cherchant à faire vivre le drame avant tout.
- Gaetano Donizetti (1797-1848), Anna Bolena, Opéra en deux actes
- Anna Bolena, Maria Callas ; Giovanna Seymour, Giulietta Simionato ; Enrico VIII, Nicola Rossi-Lemeni ; Percy, Gianni Raimondi ; Smeton, Gabriella Carturan ; Sir Hervey, Luigi Rumbo ; Lord Rochefort, Plinio Clabassi
- Chœur du Théâtre de La Scala de Milan
- Orchestre du Théâtre de La Scala de Milan
- Gianandrea Gavazzeni, direction
- 2 CD Warner Classics, 0190295844592. Enregistré en direct à La Scala de Milan, le 14 avril 1957.
Comme vu précédemment, Callas a abordé régulièrement des rôles classiques. Au début de sa carrière italienne particulièrement, mais aussi jusqu’à tard puisque Médée restera longtemps à son répertoire. Il a même été question qu’elle le chante enfin en français à Paris mais cela ne se fera finalement pas et ce sera Rita Gorr qui chantera dans cette production la magicienne sanguinaire. Mais il y eu aussi du Gluck avec Alceste comme en témoigne l’enregistrement de 1954… et cette Ifigenia, traduction italienne d’Iphigénie en Tauride.
Peut-être plus dramatique, cet ouvrage trouve une Callas très incarnée et au tempérament particulièrement marqué. Le tragique de cette prêtresse de Diane obligée de tuer les hommes abordant sur son île semble lui parler puisque le personnage est particulièrement vivant (et travaillé, pour cette prise de rôle!). La voix s’est un peu asséchée depuis 1954 et devient plus déclamatrice et un peu moins chantante pour renforcer encore la force du drame. Souveraine, elle s’impose sans aucun problème dans cet enregistrement.
Face à elle, la distribution ne propose qu’un seul personnage digne de s’opposer dramatiquement à elle. C’est heureusement Oreste chanté par Dino Dondi à la superbe voix sombre et profonde. La noblesse du personnage se heurte au drame de la prêtresse. Plus d’un bloc, ce frère ne reste pas moins impressionnant dans sa prestance. Le reste de la distribution n’est pas d’un mauvais niveau, mais il n’arrive pas à se démarquer d’une certaine grisaille. Grisaille soutenue il faut le dire par Nino Sanzogno qui n’apporte pas grand-chose à l’ouvrage par sa direction d’orchestre qui reste très statique là où Gluck demande au contraire de l’énergie et de la vie.
La qualité de l’enregistrement est correcte mais le fort bruit de fond ne permet pas une écoute très confortable de l’ouvrage.
- Christoph Willibald Gluck (1714-1878), Ifigenia in Tauride, Tragédie lyrique en quatre actes
- Ifigenia, Maria Callas ; Oreste, Dino Dondi ; Pilade, Francesco Albanese ; Toante, Anselmo Colzani ; Diana, Fiorenza Cossotto ; Ministro del tempio, Costantino Ego ; Una donna greca, Edith Martelli ; Uno scita, Franco Piva ; Prima sacerdotessa, Stefania Malagù ; Seconda sacerdotessa, Eva Perotti
- Chœur du Théâtre de La Scala de Milan
- Orchestre du Théâtre de La Scala de Milan
- Nino Sanzogno, direction
- 2 CD Warner Classics, 0190295844547. Enregistré en direct à La Scala de Milan, le 1er juin 1957.