L’ÃŽle du Rêve, premier opéra de Reynaldo Hahn dans un superbe version.

Reynaldo Hahn reste pour tous le compositeur de mélodies charmeuses (enregistrées en quasi intégrale par la fondation Bru Zane !) et d’opérettes mélodieuses voisinant avec le café-théâtre. Mais il aussi composé des partitions plus imposantes, plus complexes. Musique de chambre, piano, concertos, poèmes symphoniques… et opéras ! Plus associé à la badinerie qu’aux sentiments profonds, cet élève de Jules Massenet a aussi sûrement souffert de cet héritage. Déjà que le compositeur stéphanois était regardé de haut pendant longtemps (mais on commence à redécouvrir ses compositions même en dehors de l’opéra !), vous pensez bien que son élève ne pouvait pas être un compositeur sérieux ! Et pourtant… les mélodies l’ont prouvées avec à côté de belles bluettes de salon, des compositions beaucoup plus complexes, à l’archaïsme très travaillé par exemple. Comme pour d’autres compositeurs, la bonne fée Bru Zane se penche maintenant sur les ouvrages de ce compositeur et voici donc son ÃŽle du Rêve, premier opéra d’un jeune compositeur alors très prometteur ! Continuer…

Lea Desandre et Thomas Dunford sous les étoiles d’Aix-en-Provence

Alors que le Théâtre de l’Archevêché s’apprêtait à faire résonner les accords initiaux du Requiem de Mozart, un autre programme débutait juste de l’autre côté de la rue, dans la magnifique cour de l’Hôtel Maynier d’Oppède. Nommé « Belle époque baroque », le récital se composait d’airs de cours et de pièce pour archiluth… mais aussi de quelques mélodies du début du vingtième siècle, elles aussi accompagnées à l’archiluth ! Programme tout en douceur donc, mené par deux jeunes artistes : Thomas Dunford qui vient à peine de dépasser les trente ans et Léa Desandre qui elle n’y est pas encore de quelques années. Le cadre, le programme, les artistes… tout était réuni pour ce grand moment. Petit par le format il promettait en effet d’immenses émotions quand on connaît un peu ce répertoire. Et à la lecture exacte du programme, on découvrait que le choix des pièces avait été fait avec beaucoup de soin. Un public nombreux s’était rassemblé d’ailleurs pour ce beau moment de poésie. Continuer…

Véronique Gens et Susan Manoff : Royales!

gens-manoffVéronique Gens est une artiste passionnante qui semble aussi à l’aise dans la tragédie lyrique, le Grand Opéra romantique, Mozart ou les mélodies françaises. Et avec la complicité de Susan Manoff, elle propose un bouquet des mélodies de trois des compositeurs les plus doués pour la mélodie : Henri Duparc, Ernest Chausson et Reynaldo Hahn. Avec ces trois compositeurs, on aborde un même style de mélodies, mais par des angles différents. Chacun ici trouve des couleurs personnelles pour exprimer son caractère. Et Véronique Gens donne vie à ces miniatures de manière totalement saisissante. Loin de la réserve ou de la mièvrerie qui est souvent associée à ce répertoire, elle donne ses lettres de noblesse à tout un répertoire qui n’a pas à rougir face aux compositions dans d’autres langues. La salle Gaveau était ainsi l’écrin d’un moment de bonheur et d’émotions. Quel dommage que la salle soit loin d’être pleine ! Pourtant la sortie du disque proposant presque le même programme aurait dû attirer les foules des grands jours. Continuer…