Vincent d’Indy fait partie de cette génération de compositeurs français marqués dans leur jeunesse par le Grand Opéra alors maître sur la scène de l’Opéra de Paris, avant d’être frappés par l’arrivée de Richard Wagner. Tout comme Paul Dukas ou Ernest Chausson, Vincent d’Indy composa finalement peu d’opéra (seulement cinq) mais beaucoup de musique symphonique. Parmi les opéras, ne sont disponibles à l’écoute que L’Étranger et Fervaal. Alors que le premier se distingue par un naturalisme teinté de fantastique dans la dernière scène, Fervaal est particulièrement marqué par les deux modèles qui s’entrechoquent dans l’esprit du compositeur. Plongeant dans une mythologie française teintée de religion celtique, cet opéra est souvent comparé à Parsifal par son thème et ses personnages. Mais par sa science symphonique, d’Indy se distingue du modèle germanique en trouvant des couleurs toutes françaises et lumineuses. Malibran nous propose ici la captation de 1962 réalisée pour la Radio Française. Malheureusement, les conditions d’écoutes sont loin de rendre justice à la partition : interprétation banale, énormes coupures, orchestre très sec et en retrait… Difficile dans ces conditions se faire une idée de l’œuvre, qui se révèle pourtant grandiose dans son entièreté. Continuer…