Composé à quatre mains en 1937, L’Aiglon d’Arthur Honegger et Jacques Ibert se base sur la pièce d’Edmond Rostand pour nous entrainer vers le destin tragique de ce fil écrasé par son père même après sa mort. La collaboration entre les deux compositeurs a été magistrale car la continuité est parfaite lors des changements d’actes. Si Ibert se concentre sur les actes extrêmes, Honegger nous propose les actes deux à quatre. On entre dans le quotidien de ce duc de Reichstadt qui se voit poussé vers un destin qu’il souhaite et redoute, destin qui l’écrase. En donnant le rôle à une voix féminine, les compositeurs ont renforcé la jeunesse du rôle, lui prêtant une voix adolescente et particulièrement tragique dans ses doutes. La production ici reprise est restée dans les esprits suite à la participation de la fulgurante Alexia Cousin, et pour beaucoup Stéphanie d’Oustrac relevait un gant peut-être trop lourd. Le résultat est stupéfiant de force et prouve combien la mezzo-soprano sait s’immerger dans un rôle aussi fort. Continuer…